James Louvet – éleveur en Gaec dans le Calvados Oui
« Je vote pour renforcer le poids du Parlement européen, qui à mon avis est trop faible par rapport à celui de la Commission. » James Louvet, éleveur en Gaec dans le Calvados © J. Pertriaux « Je vote pour renforcer le poids du
Parlement européen , qui à mon avis est trop faible par rapport à celui de la
Commission , déconnectée de la réalité. En tant qu’éleveur, j’interpelle les députés européens pour leur faire passer nos craintes. Je pense par exemple aux nombreuses normes imposées par l’
UE . J’attends d’un député qu’il ait la connaissance des réalités et du lien avec le terrain pour éviter que trop de contraintes affaiblissent l’Europe. Les contrôles
PAC sont nerveux alors qu’ils devraient être cohérents et bienveillants. Les agriculteurs sont stressés : nous sommes d’accord pour être contrôlés car nous touchons de l’argent public, mais les méthodes sont à revoir. J’ai 59 ans et je me rappelle comment c’était quand le
marché unique n’existait pas. L’Europe permet ce marché unique – trop libéral – mais régulé. Les distorsions de concurrence entre la France, l’Allemagne et les autres pays sont minoritaires. »
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Laurine Gasc – étudiante au lycée agricole Albi-Fonlabour, dans le Tarn Oui
« Je ne demande pas que les députés soient agriculteurs mais qu’ils sachent de quoi ils parlent. » Laurine Gasc, étudiante en première année de BTS Acse dans le Tarn © J. Pertriaux « J’ai 18 ans, je vais voter pour la première fois. Je pense que c’est important pour notre avenir, car nous élisons les personnes qui défendent nos idées. J’attends à la fois peu et beaucoup des
députés européens . Peu, parce que beaucoup de choses ne vont pas. Mais j’attends aussi qu’ils ne mettent pas le sujet agricole de côté : la profession va mal et nous le faisons savoir depuis plusieurs semaines. Les députés doivent comprendre que chaque pays n’a pas le même climat – rien qu’en France il est différent entre le nord et le sud –, pas le même modèle de production. Je ne demande pas qu’ils soient agriculteurs mais qu’ils sachent de quoi ils parlent. Des centrales d’achat s’approvisionnent en Espagne car elles veulent du lait moins cher que 45 centimes le litre. Nous devons maintenir l’Europe mais il faut construire des échanges qui ont du sens, c’est-à-dire des échanges de denrées produites avec les mêmes
normes . »
Ismaël Mougin – éleveur associé du Gaec d’Argirey en Haute-Saône Non
« C’est difficile de mettre tout le monde d’accord au sein de l'Europe et je ne pense pas que les élections changeront quoi que ce soit. » Ismaël Mougin éleveur associé du Gaec d’Argiray en Haute-Saône © J. Pertriaux « J’ai toujours voté mais je ne voterai pas cette fois, car nous sommes pris pour des vaches à lait ! Nous ne sommes pas représentés. On nous fait des promesses de mesures mais rien ne se passe. Je suis d’accord que nous ne pouvons pas faire sans l’UE car il y a tellement d’échanges de marchandises : nous importons des tomates du Portugal, nous exportons des veaux en Italie… alors que les charges des exploitations et les charges salariales ne sont pas les mêmes. L’
administration est de plus en plus lourde. Les volets environnement et
bien-être animal sont aussi importants que l’humain. La PAC nous tient par les aides. Sans elle, nous n’y arriverions pas car les prix ne sont pas rémunérateurs. J’attends de l’Union européenne qu’elle mette en place des bases davantage communes entre les 27 pays. Mais c’est difficile de mettre tout le monde d’accord et je ne pense pas que les élections changeront quoi que ce soit. »