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Électricité : « 1 500 euros économisés par an sur notre élevage grâce au prérefroidisseur »

À la SCEA Piraudais, en Loire-Atlantique, le prérefroidisseur a permis de réduire la facture d’électricité globale de l’élevage de 14 %.

éleveur devant le tableau de pilotage de son prérefroidisseur
Pierre Piton, éleveur. « Le tank tourne beaucoup moins depuis que nous avons installé le prérefroidisseur. Désormais, nous ne l’entendons quasiment plus ! »
© SCEA Piraudais

« Depuis l’installation du prérefroidisseur, nous sommes passés d’une consommation électrique moyenne de 62,7 à 52,8 kWh/1 000 l de lait, soit une réduction de 10 kWh de la consommation électrique totale de l’exploitation ramenée aux 1 000 litres », témoigne Pierre Piton, installé à Moisdon-la-Rivière sur un élevage livrant 750 000 litres de lait avec un robot de traite.

En tablant sur une production mensuelle moyenne de 62 500 l, cela génère une économie de 125 € par mois, soit 1 500 € sur l’année. Un chiffre qui se révèle conforme à l’étude prévisionnelle qu’a réalisée l’entreprise Charriau, spécialiste des prérefroidisseurs en amont de l’achat.

« L’effet a été net dès le premier mois après l’installation du matériel, poursuit l’éleveur. Nous avons produit plus de 20 % de lait supplémentaire (+ 12 161 litres) par rapport au mois précédent, et pour autant la consommation électrique totale relevée sur le compteur Linky est quasiment restée inchangée. »

Un retour sur investissement de 5 ans, hors subventions

Pierre Piton a fait le choix d’un prérefroidisseur tubulaire « pas forcément le moins cher du marché, mais celui qui m’a semblé le plus performant au regard des essais indépendants réalisés(1) ».

Autre particularité du modèle qui a intéressé l’éleveur, « le refroidissement continu était le plus simple à mettre en œuvre chez moi, toute l’eau utilisée passe forcément par le prérefroidisseur, ce qui améliore le rendement ». L’eau tiédie est valorisée pour l’abreuvement dans des abreuvoirs à niveau constant mais aussi pour le rinçage du circuit du robot et le nettoyage extérieur. Un modèle linéaire plutôt qu’en spirales a été retenu pour faciliter l’installation dans le grenier plutôt que dans la laiterie peu spacieuse. Il sera aussi plus facile à faire évoluer si l’élevage passe un jour à deux stalles.

« L’investissement, d’un coût de 7 100 euros pose incluse, s’amortira en cinq ans », précise l’éleveur. Voire moins en comptant les subventions. « Via la laiterie (Terrena), je perçois 7 €/1 000 l sur cinq ans dans le cadre d’un Cap2ER de niveau 3 qui comporte, entre autres, un engagement à réduire la consommation électrique. » D’autre part, l’éleveur va toucher 400 € au titre des certificats d’économie d’énergie. « Le dossier a été assez fastidieux à monter mais cela vaut le coup. »

 

Testez votre prérefroidisseur

Pour vérifier l’efficacité d’un prérefroidisseur, il suffit de mesurer la température de l’eau qui entre dedans (mesurée à la sortie du robinet) et de la comparer à celle du lait que vous venez de traire. Faites cette opération à la fin de la première traite qui suit le passage du laitier, sans avoir allumé le tank pendant la traite. L’écart doit être compris entre 5 et 10 °C. Moins il est élevé, meilleure est la performance.

Avis d’expert : Jean-François Julliot de l’entreprise Charriau

« Attention au sous-dimensionnement du prérefroidisseur »

 

 
Jean-François Julliot de l'entreprise Charriau
Jean-François Julliot de l'entreprise Charriau © E. Bignon

« Un prérefroidisseur n’est pas un simple accessoire mais un vrai outil à calibrer. Un dimensionnement adapté conditionne son efficacité et donc son intérêt économique. Un équipement sous-dimensionné ne peut pas « avaler » le débit de traite. Avec un robot, il faut s’appuyer sur le volume de la traite moyenne (12-13 l). En salle de traite, il faut appréhender la vitesse de traite (nombre de trayeurs, séquençage de la traite, nombre de vaches branchées en simultané, etc.). Le volume de la chambre de réception et le diamètre de sortie de la canne à lait entrent aussi en ligne de compte. Le débit d’arrivée d’eau, souvent limitant pour un usage optimal du prérefroidisseur, impacte également le choix du matériel. Attention, si le débit de lait a évolué suite à un agrandissement, à l’amélioration de la productivité animale ou autre, il n’est pas sûr que le prérefroidisseur fonctionne encore de façon optimale. »

Repère

En été, les performances du prérefroidisseur sont moins bonnes qu’en hiver. À Derval, en traite robotisée, la consommation électrique du tank a baissé de 61 % en février (avec une eau du réseau à 7,4 °C) et de 27 % en septembre (eau à 20,6 °C).

 

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