Gestion de l´exploitation
Économiser sur les charges de mécanisation en optimisant le parcellaire
Gestion de l´exploitation
Une étude de la FDCuma d´Ille-et-Vilaine coordonnée par la FNCuma fait le lien entre l´organisation du parcellaire et les coûts de mécanisation. La taille et la distance des parcelles ont un impact certain, mais avec un effet de seuil.
Quel est l´effet de la taille des parcelles et de leur éloignement par rapport au siège d´exploitation sur le temps de travail et les charges de mécanisation ? Cette interrogation a fait l´objet d´une étude sur plusieurs années coordonnée par la FNCuma, présentée par Vincent Laizé de la FDCuma d´Ille-et-Vilaine lors d´un colloque sur les charges de mécanisation en janvier dernier.
Cette étude montre que la taille des parcelles a une influence sur le temps de travail, ce que l´on sait déjà. Mais elle montre aussi qu´au-delà de quatre hectares, les gains de temps obtenus en augmentant la taille des parcelles sont limités.
En ce qui concerne la forme des parcelles, les auteurs de l´étude constatent qu´entre une parcelle régulière et une parcelle très irrégulière, où il y a beaucoup de manoeuvres à faire, le temps de chantier peut être de 30 % supérieur. En adaptant le parcellaire, au niveau de la taille et de la forme, on peut espérer au minimum un gain de 60 euros par hectare.
Les auteurs conseillent de privilégier l´implantation des cultures annuelles sur les parcelles les mieux configurées et de laisser en herbe ou en jachère les pointes difficiles à travailler.
La dispersion des parcelles entraîne également un surcoût avec un effet plus pénalisant que la forme et la taille des parcelles. « En caricaturant, explique Vincent Laizé, on voit bien qu´entre une seule parcelle de dix hectares et dix parcelles d´un hectare, le temps de travail par hectare augmente puisque l´on perd du temps en manoeuvres, en déplacement d´une parcelle à l´autre et aussi en temps de mise en oeuvre du matériel au début et à la fin de chaque parcelle ».
Le regroupement de parcelles permet de gagner du temps, mais avec un effet de seuil, comme pour la taille. Au-delà de dix hectares, il n´y a plus de gain de temps.
L´éloignement des parcelles occasionne un surcoût qui varie selon les cultures. Le maïs ensilage est le cas le plus extrême du fait du volume important à transporter. Dans ce cas, une grande partie du temps de déplacement est consacrée au transport de la récolte.
Dans le cas du maïs ensilage sur une parcelle éloignée, le transport de la récolte prend une place importante dans le coût de mécanisation. ©P. Forget |
Simplifier le travail du sol ou déléguer
L´étude montre qu´une parcelle éloignée équivaut en moyenne à 100 euros par hectare de charges de mécanisation supplémentaires. Il convient donc de raisonner la reprise de terrain situé à plusieurs kilomètres. « Avec le niveau de prix actuel des céréales, il faut se poser la question de faire des cultures sur des parcelles éloignées en multipliant les allers-retours pour faire des traitements », remarque Vincent Laizé. Pour ces parcelles, mieux vaut viser la simplification du travail du sol, voire déléguer certains travaux, notamment les épandages. Des solutions comme l´assolement en commun ou l´échange de terrain sont aussi à étudier.