Des ensilages de maïs 2021 moyennement digestibles
Si les rendements des maïs sont très bons, leur valeur alimentaire semble plus moyenne.
Si les rendements des maïs sont très bons, leur valeur alimentaire semble plus moyenne.
Le revers de la médaille de ces bons rendements est un certain effet dilution sur la teneur en azote des ensilages, alors que le taux de cellulose est plutôt élevé. Ce qui donne des maïs encombrants, avec une digestibilité pas optimale. « Ce n’est pas un cru exceptionnel pour la qualité, prévient Mickaël Sergent. De 400 analyses qualité, nous avons obtenu une DMO de 71 %, donc un maïs moyennement digestible. » Entre le printemps froid et un temps de végétation long, les plantes ont produit beaucoup de ligno-cellulose. « Cette forte teneur en cellulose risque d’être encore plus marquée pour les maïs ensilés en fin de saison. Il faudra les consommer en dernier, car leur digestibilité s’améliorera un peu avec la fermentation », conseille Anthony Baslé.
Les premières analyses montrent souvent des maïs autour des 0,9 UFL. L’effet dilution par le volume donne un niveau de MAT pas très élevé. « Attention au manque d’azote dans les rations », prévient Lionel Vivenot. Si, en plus, ces maïs sont distribués avec des ensilages d’herbe, eux-aussi pauvres en azote à cause du printemps froid, il faudra être particulièrement vigilant sur la complémentation en azote soluble. « On pressent des ensilages qui manqueront d’azote alors que le prix des tourteaux est élevé, souligne Anne Blondel. Une piste économique pourrait être de les compléter par un méteil à base de trois quarts de protéagineux, un quart de céréales en ensilage ou en grain. » « On peut aussi miser sur des ensilages d’herbe précoces riches en azote et en sucres, des betteraves fourragères », conseille Lionel Vivenot.
Une autre piste de correcteur azoté peut être du côté des aliments liquides, comme des mélasses ou des vinasses. « L’urée alimentaire est très chère et risque de manquer. La mélasse permet un apport simultané de sucre et d’azote soluble, favorable à la dégradation des fibres et de l’amidon, évoque Mickaël Sergent. Une autre possibilité peut être avec des coproduits humides comme des solubles de blé ou de maïs. »
Et en mycotoxines ?
Au regard des 90 premiers retours d'analyses mycotoxines issues de l'observatoire national, le cru des maïs 2021 suit la même tendance que les résultats des trois dernières années, avec un peu moins de présence de zéaralénone et DON, et un peu moins de nivalénol. En DON, 22 % des échantillons sont supérieurs au seuil repère zootechnique haut (médiane à 838 ppb). En zéaralénone, 8 % des analyses dépassent le seuil repère haut (médiane à 76 ppb). Quant à la nivalénol, la médiane est de 279 ppb, avec 10 % des analyses au-dessus du seuil haut.
Des différences sont perceptibles entre régions. Les résultats vont être consolidés au fil des nouvelles analyses, et actualisés en temps réel. Ils sont consultables sur le site internet de l'observatoire.