Des herbomètres de nouvelle génération
Nouvelles technologies. Après les drones et les satellites, les herbomètres connectés offrent des perspectives pour faciliter le suivi des prairies.
Nouvelles technologies. Après les drones et les satellites, les herbomètres connectés offrent des perspectives pour faciliter le suivi des prairies.
Dans le cadre du programme européen ICT GrazingTools, l’Institut de l’élevage participe au développement d’un herbomètre de nouvelle génération. Cette année, il est utilisé sur onze fermes pilotes. Comme l’herbomètre électronique qui existe depuis déjà longtemps, ce nouvel outil mesure automatiquement la hauteur d’herbe grâce à un capteur à ultrasons, mais dispose en plus de fonctions GPS et bluetooth : chaque mesure est géolocalisée et transmise automatiquement sur un smartphone. Les fichiers créés peuvent ensuite être transmis à une base de données. « L’objectif est de pouvoir obtenir de façon rapide et quasi immédiate, sur son portable ou sa tablette, les résultats des mesures réalisées, en hauteur d’herbe bien évidemment, en quantité d’herbe disponible ou en nombre de jours d’avance, pour chaque parcelle mesurée ou pour un ensemble de parcelles allouées à un lot d’animaux ", explique Éric Pottier, de l’Institut de l’élevage. Les tests actuels vont permettre de vérifier s’il est suffisamment fiable et pratique pour entrer dans la routine d’un éleveur.
« Utiliser un tel outil connecté est techniquement possible dès aujourd’hui. Mais pour que cela apporte un réel plus sur le plan zootechnique, il est nécessaire de valider le fait que l’on dispose d’abaques de qualité qui permettent de traduire des hauteurs en biomasse. » Les hauteurs d’herbe mesurées sont en effet transformées en biomasse, exprimée en kgMS/ha, en ayant recours à des abaques de la densité du couvert, qui s’exprime en kgMS/ha/cm. Cette densité doit être connue avec le plus de précision possible. « Or, c’est une donnée éminemment variable, en fonction notamment du type de couvert, de la teneur en matière sèche, de la saison, et sûrement d’autres facteurs plus difficiles à définir », prévient Éric Pottier. La fonction GPS offre aussi potentiellement la possibilité de moduler la fertilisation azotée de la prairie, comme cela se pratique couramment pour les cultures.
Mesurer automatiquement la pousse de l’herbe
L’étape suivante du projet ICT Grazing Tools a pour objectif la mise au point de clôtures virtuelles pour une utilisation en systèmes de pâturage intensif. L’idée est d’envoyer un signal sonore ou une vibration au collier de la vache pour contrôler ses déplacements. Ce principe est déjà testé pour des bovins allaitants en estive dans le cadre du projet e-Pasto dans le but de remplacer les barrières physiques. Mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour aboutir « et les premiers essais ne sont pas concluants »…
L’Institut de l’élevage teste d’autre part pour les grandes parcelles le C Dax Pasture Meter. S’il mesure également de façon automatique la hauteur de l’herbe avec un positionnement GPS, il présente comme caractéristique de s’atteler derrière un quad et de réaliser un nombre de mesures particulièrement important, quasiment en continu. Il répond davantage aux besoins d’un suivi de relativement grandes surfaces, qui sont assez difficiles à capter à l’œil. Il est déjà commercialisé, notamment en Nouvelle-Zélande. Il mesure la hauteur d’herbe réelle, et non la hauteur d’herbe compressée comme le fait l’herbomètre électronique à plateau. Il est possible de rouler jusqu’à 20 km/h. Selon le constructeur, les mesures ne sont pas impactées par la poussière, la pluie, la température, la pente… Le prix est cependant élevé pour un équipement en individuel.