Les flux commerciaux de veaux sont stables en Europe
L’origine et la destination des veaux nourrissons exportés au sein de l’Union européenne ont évolué, mais les effectifs exportés restent sensiblement les mêmes.
L’origine et la destination des veaux nourrissons exportés au sein de l’Union européenne ont évolué, mais les effectifs exportés restent sensiblement les mêmes.
Une récente étude réalisée par l’Institut de l'élevage pour le compte d’Interbev révèle les flux de veaux nourrissons au sein de l’Union européenne. Depuis 2005, les effectifs exportés par les États membres sont restés stables, autour de 1,7 million de têtes par an (sur un total de 23 millions de veaux nés), et sont essentiellement destinés au marché intérieur (98 %). Mais l’origine et la destination des veaux ont évolué entre 2005 et 2017. Les échanges sont très ciblés et généralement bilatéraux, entre des pays qui importent et d’autres qui pourvoient à leurs besoins (Pays-Bas/Allemagne, Espagne/France). Deux pays concentrent les deux tiers des importations (40 % vers les Pays-Bas, 25 % vers l’Espagne). En y ajoutant la Belgique, l‘Italie et la Pologne, les cinq pays totalisent 85 % des importations.
Des échanges très ciblés et bilatéraux
Ainsi, l’Allemagne approvisionne la filière veau de boucherie des Pays-Bas, qui en retour lui assure le principal débouché à l’export. L’engraissement se développe aux Pays-Bas tandis que le cheptel laitier est en repli. En 2017, ils ont importé 48 % des veaux mis en engraissement, soit quelque 750 000 têtes, dont 78 % étaient nés Outre-Rhin. L’Allemagne exporte de plus en plus (près de 700 000 têtes) car sa production de jeunes bovins régresse alors que les naissances de veaux sont stables. Elle concentre 82 % de ses exportations vers les Pays-Bas. Les Néerlandais apprécient la qualité sanitaire des veaux allemands, de plus en plus indemnes d’IBR et BVD.
La Pologne est devenue un importateur de veaux laitiers (95 000 têtes en 2017) alors qu’elle était un exportateur majeur avant 2010. Deux raisons à cette inversion de tendance : la baisse du cheptel national (-16 % par rapport à 2005) et le développement de l’engraissement de jeunes bovins (multiplié par deux depuis 2005). La Pologne achète ses veaux principalement dans les Pays Baltes (50 %).
Quant à l’Italie, autrefois grand importateur de veaux laitiers, elle a fortement réduit ses achats. Le recul de l’engraissement de jeunes bovins (-20 % par rapport à 2005) s’est concentré sur les veaux laitiers, du fait du désintérêt des engraisseurs italiens pour ces animaux-là. Trois raisons à cela, analyse l’Institut de l'élevage : « Les grands ateliers italiens ne sont pas équipés pour le démarrage des veaux laitiers. Le broutard est un produit plus homogène et plus adapté aux ateliers italiens. Le recul de l’offre polonaise limite les disponibilités en veaux laitiers bon marché ».