DÉLÉGUER POUR TRAVAILLER MOINS ET MIEUX
Confier à d’autres certaines tâches permet de dégager du temps, plus souvent
qu’on le croit sans perdre d’argent, et parfois même en en gagnant.

DE FAIRE CONFIANCE
AUX AUTRES
Les conditions de travail et l’astreinte quotidienne sont une préoccupation majeure en élevage laitier. La comparaison avec les autres catégories socioprofessionnelles, l’agrandissement des structures et la raréfaction de la main-d’oeuvre se conjuguent pour accentuer un malaise qui pousse parfois jusqu’à l’abandon de la production laitière. Fort heureusement, de nombreuses solutions existent pour alléger le volume et la pénibilité du travail, réduire le stress en période de pointe… Et, cerise sur le gâteau, ces leviers s’avèrent le plus souvent rentables sur le plan économique soit parce qu’ils coûtent moins cher, soit parce qu’ils permettent de recentrer ses efforts sur le troupeau laitier et donc d’améliorer l’efficacité du système.
La délégation partielle ou totale des cultures à une Cuma, une entreprise de travaux agricole ou à un voisin particulièrement bien équipé est une solution qui a fait ses preuves dans bon nombre de cas, à condition bien sûr d’éviter l’écueil du suréquipement. Mettre en pension ses génisses en est une autre, mais beaucoup moins répandue. Cette solution peut s’avérer plus coûteuse de prime abord. Mais, lorsque la délégation permet d’améliorer les performances de l’atelier lait, la qualité de l’élevage des génisses, de baisser la densité d’animaux dans les bâtiments… le calcul redevient vite favorable.
La ferme expérimentale de Trévarez dans le Finistère a expérimenté avec succès le passage à une distribution hebdomadaire de l’ensilage de maïs avec une désileuse-cube (lire Réussir Lait élevage de février 2009, page 61). Sur un troupeau de soixante vaches, on peut espérer un gain de 30 à 40 %, (1 h30 à 3 h 00 par semaine, selon la situation de départ) sur le temps passé à l’affouragement des vaches sans modifier leurs performances laitières.
Une autre solution consiste à déléguer complètement l’alimentation des vaches à une Cuma équipée d’une desileuse automotrice. Cette solution très pratique peut parfois nécessiter des modifications importantes au niveau de l’accès à la stabulation, aux silos… Les tâches administratives pèsent de plus en plus dans la charge de travail. Mais attention, leur délégation est délicate parce que l’on ne « possède plus ses chiffres ». Quoi qu’il en soit, c’est toujours mieux que de se laisser noyer « sous la paperasse » et de ne pas remplir ses obligations réglementaires. Dans tous les cas de figure, pour répondre aux attentes, la délégation implique de faire confiance aux autres. Ce n’est pas toujours facile, mais cela vaut vraiment la peine de s’y pencher. ■
Sommaire
Page 36 : « Ne plus distribuer la ration est un vrai soulagement » - Cuma de Colombiès dans l’Aveyron
Page 38 : Moins de travail d’astreinte et un rationnement optimisé - Enquête en Ille-et-Vilaine
Page 40 : « J’ai gagné en qualité de vie en déléguant les cultures » - Olivier Vaast dans le Pas-de-Calais
Page 43 : « Déléguer les travaux gourmands en puissance est rentable » - D. Guého, FDCuma 56
Page 44 : Faire élever ses génisses : des précautions sont nécessaires - Étude au cas par cas
Page 48 : « Déléguer une partie des papiers pour mieux suivre l’élevage » - Dans le Finistère