Dans le Cantal, 1 400 hectares de méteil semé dans des prairies vivantes
Le sursemis de méteil permet de régénérer des prairies dégradées sans les retourner. Retour d'expérience.
Le sursemis de méteil permet de régénérer des prairies dégradées sans les retourner. Retour d'expérience.
Semer du méteil dans une prairie vivante. La technique connaît un « véritable engouement » dans le Cantal soulignent les conseillers agronomie de la chambre d’agriculture. Depuis deux ans, « plus de 1 400 ha sont implantés tous les ans », précise l’un d’entre eux, Vincent Vigier. La raison ? Plusieurs entreprises et Cuma équipées de semoirs spécialisés, qui proposent la prestation de service. Mais, il ne faut pas se tromper sur son objectif, prévient le conseiller : « Le gain de cette technique est de régénérer des prairies dégradées sans les retourner tout en ayant une première coupe un peu plus abondante. »
Le gain de rendement amené par le méteil en première coupe ne dépasse guère 2 tMS/ha. « Le fait d’implanter une culture à fort pouvoir racinaire dans une prairie vivante va redynamiser la vie biologique du sol, précisent les conseillers. Il y aura une meilleure minéralisation de l’azote organique et un meilleur développement des légumineuses dans les prairies naturelles où l’action du semoir direct va découper le pelon des vielles prairies. »
Les conditions de réussite
Ils attirent l’attention aussi sur les conditions de réussite. Sursemer des prairies au couvert végétal peu dense (prairies dégradées par la sécheresse ou les campagnols, vieille luzerne…) pour ne pas concurrencer les espèces semées. Semer dense et choisir des espèces agressives : seigle fourrager ou forestier, vesce velue et commune, avoine et des espèces fourragères pour recharger la prairie (ray-grass, trèfle violet, éventuellement dactyle, fétuque élevée et trèfle blanc géant). On peut aussi utiliser des méteils de ferme, plus économiques, semés à 200 kg/ha. Travailler avec des semoirs qui font de la place sur la ligne de semis et de la terre fine. Semer dans un sol suffisamment ressuyé et réhumidifié. Et, enfin, apporter au moins 60 unités d’azote (de préférence sous forme de lisier en février) pour valoriser cet investissement (350 €/ha dont 90 € de prestation de semis).