Aller au contenu principal

[Covid-19] Quelles mesures de confinement respecter avec vos salariés en agriculture ?

Malgré le coronavirus, le travail n'attend pas en élevage... Chefs d'exploitation et salariés agricoles poursuivent leur activité. D'autant que le boulot ne manque pas en ce moment. Des consignes sont toutefois à appliquer pour les exploitations embauchant des salariés. Témoignage de Frédéric David, qui embauche quatre salariés en élevage laitier.

La population française est sous le joug d’une interdiction de déplacement hors du domicile depuis le 17 mars afin d’éviter la propagation du coronavirus. Il est toutefois possible, dans le respect des préconisations sanitaires, de se rendre sur le lieu de son activité professionnelle et d’exercer son métier. Les exploitants sont ainsi autorisés à se rendre sur leurs parcelles pour effectuer les travaux des champs. « Après échange avec le Ministre de l’Agriculture, il est, ce matin, confirmé que les activités agricoles ne sont pas concernées par ces restrictions d’activités », a annoncé la Fnsea par communiqué de presse. Cela n'exempte pas en revanche de respecter les formalités administratives nécessaires à la circulation des personnes.

En ce qui concerne les salariés, l’employeur est tenu d’imposer le télétravail dès qu’il peut y avoir une continuité de l’activité à distance (secrétariat, comptabilité et autres activités de bureau). Si le télétravail est impossible, pour les travaux manuels notamment, l’employeur doit adapter le travail de ses employés afin d’assurer leur sécurité : c’est-à-dire de réduire au maximum les risques de contagion sur le lieu de travail. Le ministère du travail rappelle que « la transmission du virus se fait par un « contact étroit » avec une personne déjà contaminée, par l’inhalation de gouttelettes infectieuses émises lors d’éternuements ou de toux par la personne contaminée. » Et distingue dès lors deux situations :

-Si les contacts lors de l’activité professionnelle sont brefs, les mesures « barrières » (lavage très régulier des mains…) permettent de préserver la santé de vos collaborateurs

-Si les contacts lors de l’activité professionnelle sont prolongés et proches, il y a lieu pour ces postes de travail de compléter les mesures « barrières ». Par exemple par l’installation d’une zone de courtoisie d’un mètre, par le nettoyage des surfaces avec un produit approprié, ainsi que par le lavage fréquent des mains. C’est notamment le cas pour les situations où l’employé serait en contact avec du public.

Afin qu'ils puissent se rendre sur le lieu de travail sans encombre il faudra également remplir pour vos employés un justificatif de déplacement professionnel, valable pour la durée du confinement, téléchargeable ici.

Le ministère du travail rappelle au passage qu'il est nécessaire d'actualiser le DUER, Document unique d'évaluation des risques de l'entreprise.

Il est également possible de solliciter le dispositif d’activité partielle, si la charge de travail le permet et si vous le souhaitez. Le contrat de travail du salarié est alors suspendu mais non rompu. L’employeur est tenu dans ce cas d’indemniser le salarié à hauteur de 70 % de son salaire, avec une aide forfaitaire de l’Etat de 7,74 euros/h. Toutes les informations nécessaires sur https://activitepartielle.emploi.gouv.fr/

Sachez par ailleurs que dans le cadre des fermetures d’écoles, si l’un de vos salariés est parent d’un enfant âgé de moins de 16 ans il peut bénéficier d’un arrêt maladie indemnisé dans le cas où vous ne pourriez pas aménager ses conditions de travail, afin qu’il puisse rester chez lui pour garder son enfant (dans la limite d’un seul des deux parents).

Enfin, si l’un de vos salariés présente un risque sérieux d’être contaminé, rendez-vous sur le site https://travail-emploi.gouv.fr/ pour prendre connaissance des mesures à mettre en place.

 

Témoignage de Frédéric David de la SCEL La Felière dans le Calvados, qui emploie quatre salariés.

"Chacun travaille de son côté pour limiter les contacts"

"Avec le retour du soleil, le travail ne manque pas sur l'exploitation. Nous sommes quatre associés plus quatre salariés et tout le monde est bien occupé. Tous les salariés viennent travailler en ce moment, à part l'une de nos salariés qui avait pas mal de congés en retard et qui a posé deux semaines pour garder sa fille à la maison. En tant qu'employeur, nous leur avons fourni une attestation justifiant leur emploi sur la ferme, et de leur côté, ils remplissent aussi quotidiennement un document justifiant la raison de leur déplacement. Ils se font contrôler régulièrement. L'un de nos salariés habitant à 30 km de la ferme a même scotché son attestation sur le pare-brise de sa voiture pour faciliter le contrôle et ne plus avoir à ouvrir sa vitre.

On essaie au maximum de ne pas travailler ensemble. Ces derniers jours, la météo plus clémente facilite le travail en extérieur. L'un épand l'engrais, l'autre sème l'avoine, un autre épand le lisier, un autre se charge des clôtures, et un s'occupe de l'administratif au bureau... On limite les contacts. Nous avons changé quelques habitudes : on ne se serre plus la main, finies aussi les pauses-café collectives, et on tient la distance pour le passage des consignes. Faute de mieux, quand nous ne sommes pas à proximité d'un robinet, nous utilisons des lingettes désinfectantes pour les mamelles pour se nettoyer les mains. Nous n'avons pas mis en place de protocoles spécifiques avec l'utilisation de chaque outil, chaque tracteur... Nous misons sur des gestes barrières simples à faire régulièrement. Et la traite au robot limite la promiscuité.

Notre appréhension est que l'un d'entre eux nous finisse par tomber malade... C'est le début de la période de pointe, alors on a besoin de toutes nos forces vives ! D'autant qu'avec l'excès de précipitations, nous ne sommes pas franchement en avance ! Espérons que le fait de travailler en plein air et de rester à la campagne nous expose moins."

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans une stabulation </em>
« La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Le Gaec de Taute dans la Manche s’est fait accompagner en termes financier et juridique pour transmettre l'exploitation et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière