[Covid-19] Les petites laiteries sont les plus impactées
Les PME sont durement touchées, mais pour le reste de la filière, la situation s’aggrave notamment avec un absentéisme du personnel qui grimpe.
Les PME sont durement touchées, mais pour le reste de la filière, la situation s’aggrave notamment avec un absentéisme du personnel qui grimpe.
Des petites laiteries (Massif central) ont annoncé leurs graves difficultés et pour certaines des suspensions de collecte. Sodiaal a pu prendre en charge la collecte de quelques citernes. « Nous leur traitons le lait pendant deux semaines pour maintenir la collecte, mais il faudra trouver des solutions », indique Damien Lacombe, président de Sodiaal.
Ces laiteries subissent à la fois le manque de personnel, la chute du débouché de la restauration hors foyer (RHF), la chute des ventes de fromages à la coupe et la baisse des achats de fromages typiques au profit des fromages basiques de garde (emmental notamment). Et pour celles qui exportent, ce débouché se complexifie aussi avec des fermetures de frontières et des mesures de confinement dans de plus en plus de pays. « Elles n’ont pas la souplesse d’organisation du personnel et de la logistique qu’ont les grands groupes polyvalents », résume l’Institut de l’élevage.
Risque d'arrêt d'ateliers et de suspension de collecte
Pour l’heure, il n’y a pas encore d’arrêts de collecte qui ont été rapportés ni de fermeture d’atelier de transformation, mais le risque est réel.
Par ailleurs, face à la chute des ventes, les laiteries de Savoie re-actionnent des dispositifs de volume prix différenciés, demandent à leurs producteurs de réduire de 10 à 20% leur production laitière le temps de la crise. Les laiteries de Franche-Comté réfléchissent aussi à des mesures de gestion des volumes et des fabrications.
Le taux d’absentéisme dans l’industrie laitière grimpe
En ce 26 mars, la situation de l’industrie laitière se dégrade avec un taux d’absentéisme qui grimpe. « Il y a des gens touchés par le virus, des gens qui avaient trouvé une solution de garde d’enfant qu’ils n’ont plus, et des gens qui font valoir leur droit de retrait. L’épidémie s’étend, même dans l’Ouest, et les gens ont peur », expose Gérard Calbrix, économiste à Atla. L’Institut de l’élevage situe ce taux d’absentéisme entre -8% dans l’Ouest et -30% dans l’Est.
Le risque s’accentue de ne pas pouvoir assurer toutes les collectes et toutes les transformations.
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