Aller au contenu principal

« Chef d’entreprise, c’est avant tout un état d’esprit »

Au Gaec de l’Aubépine en Mayenne, se former et participer à des groupes de progrès est le fil conducteur de l’exploitation.

Raphaël et Stéphane Côme. "Il faut de la technique bien sûr, mais au service de l'économique."
© E. Bignon

Dans ce Gaec en système de polyculture-élevage, les trois frères revendiquent chacun un domaine de compétence. Raphaël gère l’atelier lait (523 000 l) et la compta, Stéphane les 200 ha de cultures et les taurillons (60), et Mickaël a en charge les 60 Limousines et 120 truies NE. Chacun cultive une vraie fibre de chef d’entreprise, et ce n’est pas un hasard si la marge de chaque atelier se situe tous les ans dans le quart supérieur des exploitations. « Pour nous, le plus important sur l’exploitation est d’acquérir une autonomie de décision et de toujours rester maîtres de nos choix, expose Raphaël Côme. Cela ne signifie pas pour autant qu’il faille réfléchir seuls. Au contraire, il faut savoir s’entourer et bien choisir ses partenaires. » Les exploitants ont opté pour du conseil indépendant. Ils adhèrent notamment à Synovia (ex-Clasel) pour l’atelier lait et à Casea pour les cultures. « Un bon conseil doit être entièrement dissocié de la vente, estiment-ils. Pour prendre du recul et faire la part des choses. »

Les trois associés adhèrent à des groupes de progrès spécialisés par production depuis leur installation. « Mieux vaut un bon échange entre éleveurs que le discours de dix commerciaux ! Travailler en réseau permet de démultiplier les expériences et d’avancer plus vite. Bien sûr, il n’y a pas de recette, ce qui marche le mieux chez un producteur, ne marchera peut-être pas aussi bien chez quelqu’un d’autre. Mais en tout cas, échanger permet d’éviter quelques erreurs. Et l’intérêt de ces groupes est d’aller jusqu’à l’économique en mettant tous les chiffres sur la table. »

Savoir s'entourer et bien choisir ses partenaires

Raphaël considère les formations comme un vrai investissement. « Ça prend du temps et il faut parfois payer quelqu’un pour nous réussir à se libérer, mais ce n’est pas du temps ni de l’argent perdu. À condition, là encore, de bien choisir le type de formation suivie. S’il n’y a pas d’applications concrètes possibles derrière, il n’y a pas de plus-value ! »  Après une formation, il faut aussi oser expérimenter. « C’est suite une formation à Trévarez (à plus de 3 h de route !) que nous alimentons nos génisses de façon très économe avec des matières premières (maïs épi, colza et maïs ensilage) dès les premiers jours. Elles ont de bonnes croissances et vêlent à 23-24 mois », illustre-t-il.

Raphaël en est convaincu : « un vrai chef d’entreprise connaît ses chiffres, et sait ce qu’il y a derrière un prix de revient, un coût de production. Toutes les lignes sont importantes. Il n’y a pas de petite économie." Cette réflexion est valable pour les charges mais aussi pour les produits. « Par exemple, chez vous, toutes les vaches sont finies car cela nous coûte pas cher et nous rapporte une plus-value non négligeable. »

Pour les investissements aussi, les éleveurs essaient de se poser les bonnes questions en mesurant le pour et le contre. « En a-t-on vraiment besoin ? Combien cela va-t-il nous rapporter ? Et combien ça va nous coûter si on ne le fait pas ? On ne fait pas de calculs savants avec des tableurs. On essaie juste de raisonner économique et avec bon sens. Je crois aussi beaucoup au retour aux fondamentaux. Avant de changer de stratégie, revenons déjà à des choses simples : la distribution du colostrum, l’alimentation des vaches taries, etc. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans une stabulation </em>
« La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Le Gaec de Taute dans la Manche s’est fait accompagner en termes financier et juridique pour transmettre l'exploitation et…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière