Aller au contenu principal

Blanc des Pyrénées : une initiative de producteurs pour sauvegarder leur filière laitière

Forte de son ancrage local, la marque de producteurs Blanc des Pyrénées a commercialisé en 2021 un million de briques de lait UHT demi-écrémé dans le Sud-Ouest.

Les éleveurs de la marque Blanc des Pyrénées réalisent eux-mêmes des animations en magasin.
Les éleveurs de la marque Blanc des Pyrénées réalisent eux-mêmes des animations en magasin.
© SAS Lait Fleurs de Bigorre

Face à la perte inquiétante de fermes laitières en Hautes-Pyrénées, une poignée d’éleveurs, accompagnée par la chambre d’agriculture, a conduit une réflexion sur des solutions de valorisation de leur lait. Début 2018, le groupe a proposé aux laiteries, collectant dans le département, un projet de diversification, nécessitant de dérouter une partie de la référence de leurs producteurs. Seules les entreprises Danone et Savencia ont donné leur accord. Ainsi les exploitants de quinze fermes, réparties dans tout le département, ont fondé la SAS Lait Fleurs de Bigorre en juin 2018. Une première brique estampillée Blanc des Pyrénées a été commercialisée en janvier 2019.

Dès la première année, quelque 600 000 briques de lait ont été commercialisées, soit environ 10 % de la production des adhérents. L’effet Covid, avec l’appétence pour le local, a boosté les ventes en 2020 permettant deux collectes par mois, soit 20 % du volume des producteurs. En 2021, un million de litres ont été valorisés. « Nous projetons de terminer 2022 avec une valorisation de 25 % du volume annuel de nos producteurs », affirme Thierry Ségouffin, président de la SAS Lait Fleurs de Bigorre.

 

 
Cette brique de lait permet de valoriser, à 400 euros pour 1 000 litres, 20 % de la production des adhérents.
Cette brique de lait permet de valoriser, à 400 euros pour 1 000 litres, 20 % de la production des adhérents. © SAS Lait Fleurs de Bigorre

 

Le lait collecté lors d’une tournée spécifique est rémunéré directement par la SAS qui reste propriétaire du lait de la collecte à la distribution. « Nous avons démarré avec une rémunération de 380 euros pour 1 000 litres, pour atteindre 400 euros en 2021 ». Cette valorisation est permise grâce à un prix de vente de la brique soutenu, entre 0,99 et 1,10 euro. « En grande surface, nous sommes plus chers que le bio. L’engouement des consommateurs pour les produits locaux nous permet cette plus-value. »

Les ventes ont doublé en trois ans

Afin de proposer un lait local, équitable et de qualité, la SAS a mis en place un cahier des charges basé sur une alimentation sans OGM et un minimum de 20 % d’herbe dans la ration annuelle, sous forme de pâturage, de foin, d’ensilage ou d’enrubannage. Le meilleur argument de vente est la présence des producteurs dans les magasins. « Nous avons introduit dans le cahier des charges l’obligation pour tous de réaliser des animations en magasin. Nous en avons organisé plus d’une centaine en 2019, ce qui a permis de nous implanter durablement dans nos points de vente. »

Aujourd’hui, la SAS ne cherche pas de nouveaux producteurs, car son objectif est d’accroître la part du lait valorisée par la marque. « L’idéal serait d’atteindre 75 000 litres par collecte, afin de remplir trois semi-remorques. Pour pérenniser notre démarche et sécuriser nos points de collecte, notre challenge de demain est le renouvellement des producteurs qui partent en retraite. »

« Nous devions nous prendre en main pour freiner l’hémorragie du lait en Hautes-Pyrénées ! » Thierry Ségouffin, président de la SAS Lait Fleurs de Bigorre

Étendre le périmètre local pour toucher plus de consommateurs

La brique Blanc des Pyrénées est commercialisée dans près de 130 points de vente, magasins de la grande distribution comme boutiques de produits locaux, situés à 80 % dans le département des Hautes-Pyrénées. « Nous souhaitons accentuer notre présence sur le secteur toulousain », espère Thierry Ségouffin. Ce grand bassin de consommation est en effet à proximité du département, mais la concurrence dans les rayons lait UHT est intense. « Nous mettons à présent plus en avant notre origine pyrénéenne, que le seul département. Nous possédons aussi l’estampille Sud de France, un atout pour étendre notre périmètre. »

Les plus lus

trois éleveurs associés du Gaec Honoré
Stabulation rénovée avec trois robots de traite : « Nous avons gagné en confort de travail »
En 2020, nous avions suivi les associés du Gaec Honoré dans leur projet de construction d’une nouvelle stabulation afin d’…
éleveurs laitiers
« Grâce à la microméthanisation et au robot, nous pérennisons notre élevage laitier dans la Meuse »

Le Gaec de Veline, dans la Meuse, a opté pour l’installation d’un microméthaniseur et d’un robot de traite. L’objectif ?…

Romain et Marc Pascal, Baptiste Mallet et Olivier Salat, Gaec Pascal Mallet dans le cantal.
Mammites : « Grâce aux analyses de lait, nous avons éradiqué la source de contamination »

Dans le Cantal, le Gaec Pascal Mallet apporte un prélèvement de lait chez le vétérinaire au moindre doute de mammite. La…

Une prairie inondée.
Récolte des fourrages : la FNSEA demande aux pouvoirs publics de réagir

Les fédérations de ruminants affiliées à la FNSEA demandent aux pouvoirs publics de mettre en place les promesses sur les…

Maïs fourrage 2024 : les dates de récolte s’annoncent tardives en France

Au regard des dates de semis du maïs fourrage dans des conditions météorologiques difficiles, Arvalis estime que les premiers…

FCO 3 : l’expédition des veaux laitiers est autorisée sous conditions depuis la zone régulée

Depuis vendredi 2 août 2024, une partie du nord et de l’est de la France est en zone régulée pour limiter la propagation de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière