Aller au contenu principal

Bis repetita pour les négociations commerciales entre industriels et distributeurs

Au lendemain de leur clôture, les négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs sont déjà réouvertes. Si le premier round n’avait pas porté ses fruits, le second sera l’occasion de faire passer les hausses espérées.

On prend les mêmes et on recommence : à peine clôturées au 1er mars, les négociations commerciales annuelles ont été réouvertes quelques jours plus tard. En cause : la forte inflation due à la guerre en Ukraine.
On prend les mêmes et on recommence : à peine clôturées au 1er mars, les négociations commerciales annuelles ont été réouvertes quelques jours plus tard. En cause : la forte inflation due à la guerre en Ukraine.
© Sashkin/stock.adobe.com

Elles ne sont donc plus annuelles. Du fait de l’inflation galopante qui touche les charges des producteurs et celles des transformateurs, le gouvernement a décidé, dans le cadre de son plan de résilience qui fait suite à la guerre en Ukraine, de rouvrir les négociations commerciales entre les industries agroalimentaires et les enseignes de la grande distribution. L’objectif : sécuriser producteurs et transformateurs.

« Compte tenu de la modification substantielle des conditions économiques, les distributeurs doivent adapter les contrats les liant à de nombreux fournisseurs, estime Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture. De nouvelles négociations doivent ainsi être ouvertes sur la base d’un dialogue transparent et constructif entre les parties, avec la mise en œuvre des mécanismes d’indexation et de renégociation. » À cet effet, une charte d’engagement a été signée le 31 mars. Les parties prenantes devront faire preuve de « solidarité » ainsi que de « transparence ».

Aller chercher de nouvelles hausses de tarifs

La nouvelle n’est pas pour déplaire aux laiteries qui estiment cette réouverture « essentielle » au vu « de la hausse de 3 % en moyenne sur le premier round, qui est bien loin des hausses massives qui étaient nécessaires même avant la guerre en Ukraine », explique Robert Brzusczak, président de la Fnil (industries laitières privées). Les coopératives estiment également qu'il s'agit d'une « bonne initiative ».

« Il faut vraiment prendre en compte la réalité des coûts et les répercuter sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, appuie François Eyraud, directeur général de Danone France. L’inflation est structurelle et ne fait qu’être amplifiée par la guerre en Ukraine. »

Même son de cloche chez Even. « Nous n’avons pu passer que la hausse des matières premières agricoles à fin février. Il reste donc à faire prendre en compte la poursuite de la flambée des matières premières et nos autres hausses de charges industrielles (main-d’œuvre, emballages). Lors du premier round, nous avons obtenu de 20 à 25 €/1 000 l d’augmentation. Pour le second round, nous demandons plus », indique Guy le Bars, président de la coopérative.

Les industriels spécialisés dans les produits laitiers frais estiment le besoin de revalorisation des tarifs d’au moins 16 % par rapport à 2021. Pour Damien Lacombe, président de la coopération laitière, face « à la hausse exponentielle des coûts des matières premières que subissent les producteurs et leurs coopératives (…)  Il est essentiel que les renégociations intègrent ces éléments pour atteindre une hausse de 15% à 20% en moyenne sur l’année. » Les négociations risquent donc d’être tendues. Déjà, la FNSEA accuse certaines enseignes de « bafouer sans aucun scrupule » la charte qui encadre ces nouvelles négociations.

Le saviez-vous ?

Le cumul de sanctions administratives infligées en cas de pratiques anticoncurrentielles mises en place par la distribution à l’encontre d’industriels ou de producteurs est possible. La centrale européenne d’Intermarché s’est ainsi vu infliger une amende de 19 M€ pour manquements auprès de 61 fournisseurs. Celle de Leclerc a écopé d’une amende de 6 M€ pour des manquements auprès de 21 fournisseurs.

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Legentil, éleveur normand et co-président de l’AOP FMB Grand Ouest et Normandie</em>
« J’ai deux acheteurs, Lactalis et Savencia, deux tanks mais seul le camion Eurial me collecte dans le Calvados »

Bloqué dans son développement par un contrat avec Lactalis pénalisant tout dépassement, Nicolas Legentil, éleveur laitier dans…

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">Alice Nothhelfer, vétérinaire consultante</em>
Abreuvement : « Le manque d’eau freine la production dans neuf élevages sur dix »
L’incidence d’un apport d’eau insuffisant sur les performances et la santé des vaches reste souvent peu palpable en élevage.…
<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Jean Mollon, éleveur, et Anthony Plantard, salarié </em>
Attractivité : quand les laiteries aident les éleveurs à partir en vacances

Les laiteries basques Etxaldia et Onetik ont constitué des groupements d’employeurs et aident financièrement une soixantaine…

<em class="placeholder">salle de traite</em>
Temps de travail : des semaines de 50 heures pour les élevages laitiers en moyenne en Bretagne

Dans une étude sur le temps de travail, des systèmes laitiers conventionnels et biologiques bretons ont été analysés sous l’…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière