AOP laitières : face à l'inflation, une baisse des ventes 2023 contenue
En grandes et moyennes surfaces, les produits laitiers sous appellation d'origine protégée (AOP) ont été moins achetés en 2023, mais cette baisse des ventes est moins forte que d'autres débouchés comme le bio. Le début d'année 2024 devrait rester dans la continuité de 2023.
En 2023, les volumes des appellations d'origine protégée (AOP) laitières vendues en grande distribution(1) ont baissé par rapport à 2022, qui était déjà en diminution par rapport à 2021. Toutes les catégories de fromages AOP sont concernées : pâtes pressées cuites (-0,8 %), pâtes pressées non cuites (-4,2 %), pâtes molles (-2,9 %) et pâtes persillées (-1,1 %). Le libre-service est particulièrement touché, car sur ce rayon les AOP entrent en concurrence sur le prix, avec les produits non AOP. Les ventes du rayon à la coupe sont en hausse par rapport à 2022, mais « cette progression sur 2023 n'a pas rattrapé ce qui a été perdu depuis le début de l'inflation en 2021-2022 », ajoute Romain Le Texier, directeur du service économie du Cniel.
Pas de perte de confiance
Malgré tout, Romain Le Texier se veut confiant. Face à l'inflation, les AOP laitières s'en sortent plutôt bien, comparé à d'autres catégories comme le bio qui a accusé des reculs de consommation à deux chiffres, ou des produits festifs comme le champagne. « Le nombre d'acheteurs de produits laitiers AOP n'a pas baissé ; seule la fréquence d'achats a diminué. Les enquêtes ne montrent pas de perte de confiance des consommateurs, comme nous l'avons constaté pour le bio. » Par ailleurs, le débouché des marchés fonctionnent bien « d'après les échos que nous avons des filières AOP ».
Par contre, l'évolution des modes de consommation (fromage ingrédient, snacking, apéritif) place les AOP en concurrence avec d'autres fromages. C'est un point de vigilance.
Pour le début de l'année 2024, « le critère prix reste très présent chez les consommateurs français. Ce qui devrait encore peser sur les ventes des AOP ».