Spécial Congrès des grains de Dijon
Vers une récolte nationale de maïs à 12-13 Mt
Les cultures en Bourgogne et en Lorraine ont perdu du potentiel de rendement. Une situation contrebalancée par de meilleurs résultats en Alsace et en Nouvelle-Aquitaine. La météorologie de ces prochaines semaines reste à surveiller.
Les cultures en Bourgogne et en Lorraine ont perdu du potentiel de rendement. Une situation contrebalancée par de meilleurs résultats en Alsace et en Nouvelle-Aquitaine. La météorologie de ces prochaines semaines reste à surveiller.
Agreste estimait au 1er août la récolte de maïs (grains et semences) hexagonale 2019 à 13,36 Mt (12,74 Mt en 2018). « Le marché est un peu plus pessimiste pour la récolte 2019, tablant plutôt sur 12-12,5 Mt de maïs grain », témoigne Anne Laure Paumier, directrice du pôle Métiers du grain de Coop de France. Agritel parie, de son côté, sur 12,75 Mt. Ainsi, la récolte hexagonale peinera à dépasser celle de l’an dernier, malgré une hausse des surfaces d’environ 100 000 ha (1,53 Mha cette année), d’après les données ministérielles.
La situation hexagonale s’avère très variable selon les secteurs. La zone sud-ouest/Nouvelle-Aquitaine s’en sort plutôt bien, de même que l’Alsace. La Lorraine, une partie de la Champagne et la Bourgogne sont témoins de situations plus compliquées, tout comme les secteurs Auvergne/Rhône-Alpes/Pays-de-la-Loire, explique Anne Laure Paumier. La canicule en juin-juillet est intervenue lors d’un stade sensible du développement des plantes (floraison), et a engendré des pertes de potentiel, surtout sur les secteurs non irrigués. Mais la météo a varié d’une zone à l’autre, avec de nombreux phénomènes orageux. « Dans le quart Sud-Ouest, il y a eu certes de très fortes températures, mais cela n’a pas duré trop longtemps, et les orages et les précipitations durant le mois d’août ont fait du bien », signale l’experte de Coop de France. Cette dernière ajoute que la situation était préoccupante sur le Centre/Bassin parisien. Les pluies d’août ont soulagé les plantes, mais sont arrivées un peu tard, engendrant de potentielles pertes. En Alsace, une bonne moitié des parcelles sont irriguées, justifiant en grosse partie les bons potentiels.
Sur la zone d’influence de Vivescia (Champagne-Ardenne), secteur peu irrigué, « les pluies en août ont amélioré la situation dans certains secteurs : au nord de Reims, des zones ont pu recevoir 50 mm d’eau, mais au sud, les précipitations ont été faibles », explique Jean-Olivier Lhuissier, directeur Collecte de la coopérative. Ce dernier prévoit une baisse de la récolte sur son secteur de 20-30 % par rapport à l’an passé, avec des rendements autour de 65-70 q/ha en moyenne.
Collecte attendue à 150 000-160 000 t à Bourgogne du Sud
Sur le secteur de la coopérative Bourgogne du Sud (sud Côte-d’Or, Saône-et-Loire), « nous devrions collecter 150 000-160 000 t de maïs en 2019. Notre collecte varie selon les années entre 120 000 t et 250 000 t », prévient Michel Duvernois, son directeur général. Le rendement moyen devrait s’établir à 80-90 q/ha, contre 95 q/ha d’habitude, avec d’importantes disparités : les zones ayant reçu 200 mm d’eau en août pourront atteindre de très bons scores, celles à 30 mm beaucoup moins, détaille-t-il.
Bien entendu, la campagne n’est pas terminée, et les semaines à venir permettront d’avoir une vision plus précise de la situation. Mais la phase de développement la plus sensible est passée.