Biocarburants
Vers un marché régulateur ?
OPPORTUN. À l’occasion de l’inauguration du stand de Passion Céréales présent au Mondial de l’automobile 2006, Philippe Pinta, président d’Orama, s’est expliqué au cours d’une interview sur ce que pourrait être le marché des biocarburants dans un avenir proche.
Un débouché pour certaines productions
Alors que l’ensemble de la communication sur l’E85 s’est basée sur la fourniture de blé, de maïs ou de betterave, pour la fabrication d’éthanol, le président d’Orama (syndicat des producteurs de grandes cultures) a émis l’hypothèse de tirer partie d’autres matières premières manquant d’intérêt sur le marché alimentaire. C’est le cas de l’orge fourragère, « un peu moins bonne que le blé pour le débouché biocarburant », reconnaît Philippe Pinta, « mais qui présente des difficultés sur le marché ». Le triticale est également évoqué. Par ailleurs, en réponse aux déclarations du président de l’Agence internationale de l’énergie, « extrêmement réservé » sur les biocarburants en Europe, qui estime que l’importation de bioéthanol brésilien à base de canne à sucre serait plus intéressant que de le fabriquer dans l’UE, Philippe Pinta a déclaré « que l’intérêt de fabriquer les biocarburants résidait dans la réduction de la dépendance énergétique extérieure ». Et d’ajouter : « On peut toujours trouver moins cher hors de nos frontières, mais ce n’est pas notre objectif. Et, il y aura des périodes où il sera moins cher d’en faire en France. »
Un blé à 120 E/t, plus ou moins 20 %
Concernant le prix au producteur, point particulièrement sensible qui inquiète notamment la Coordination rurale, Philippe Pinta a assuré que pour atteindre un prix de 0,8 E/l, comme annoncé par le ministre de l’Économie, Thierry Breton, le prix de la tonne de blé départ ferme tournerait autour de 120 E, plus ou moins 20 %. Il serait donc question d’un seuil plancher et d’un pafond.