A DEMANDE intérieure de l’UE en sucre alimentaire pourrait, comme l’an dernier, être satisfaite par reconversion de sucre hors-quota en sucre du quota, sans avoir besoin de recourir à des importations exceptionnelles, note FranceAgriMer dans un communiqué qui fait suite au conseil spécialisé Filière sucre du 27 septembre.
Une production de sucre de 18 Mt
Le potentiel élevé des cultures betteravières, lié à la précocité et aux excellentes conditions de semis, a été préservé, malgré la sécheresse du printemps, dans la plupart des pays européens. Le rendement betteravier moyen devrait battre le précédent record de 2009. La production européenne de sucre dépasserait ainsi 18 Mt (15,4 Mt en 2010, 17,5 Mt en 2009), soit un niveau suffisant pour couvrir l’intégralité des besoins intérieurs, y compris la production d’éthanol. L’Allemagne (+1,1 Mt), la France (+0,7 Mt) et le Royaume-Uni (+0,4 Mt) devraient en afficher les plus fortes hausses. Toutefois, le marché du sucre alimentaire sera à nouveau déficitaire de 0,40 à 0,60 Mt, selon le niveau de la production sous quota et des importations des pays ACP. « En tout état de cause, la production de sucre hors-quota, estimée à 5,1 Mt, sera suffisante pour combler ce déficit, sous réserve d’adopter une mesure de reconversion similaire à celle décidée en 2009/2010 », indique France-AgriMer. L’ouverture d’une seconde tranche d’exportation de 0,65 Mt, dans la limite du plafond OMC de 1,35 Mt, permettrait d’alléger le marché du sucre hors-quota et éviterait de reporter 1 Mt en fin de campagne.
Sur le marché européen, les prix du sucre du quota ont continué d’augmenter en mai et juin 2011, pour atteindre 538 €/t en moyenne. Les prix de vente du sucre hors-quota ont légèrement augmenté (344 €/t en moyenne en juin 2011), tout en restant très en deçà des cours mondiaux du sucre blanc.
Des prix mondiaux en forte baisse
La hausse des cours mondiaux du sucre a culminé à la mi-juillet, sous la pression de la demande physique des pays musulmans et de la Chine et la confirmation du recul de la production brésilienne. Depuis ces sommets, la courbe des prix s’est inversée, sous l’effet de la hausse du dollar, du désengagement des investisseurs financiers sur les matières premières et de la perspective d’un excédent mondial en 2011/2012.