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Blé tendre
Un coût de production qui renchérit et dénote d’une forte variabilité régionale

Selon l’Observatoire Arvalis-Unigrains, le coût de production complet du blé tendre pour cette récolte 2011 s’élèverait à 221 euros la tonne.

A l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, qui s’est déroulée lundi 12 septembre à Paris, Arvalis-Institut du végétal a diffusé la première estimation du “coût de production complet” du blé tendre pour la récolte 2011. « Depuis quelques temps, nous essayons de donner une photographie des charges complètes par hectare de blé tendre afin d’avoir une idée de la compétitivité de la céréale française vis-à-vis de ses concurrents européens et internationaux », indique Jean-Paul Bordes, responsable Recherche et développement chez Arvalis.

Un coût de production exhorbitant
Selon une première analyse de Jean-Yves Longchamp, ingénieur chargé d’études au service Etudes économiques d’Arvalis, le coût de production complet du tendre en 2011 atteindrait des sommets, à 221 euros la tonne. En hausse de près de 20 % sur la récolte 2010 (186 €/t estimés), c’est le niveau le plus élevé de ces six dernières années. Proche des 198 €/t de la récolte 2007, caractérisée par un été frais et pluvieux qui avait plombé les rendements, il est loin des 189 €/t observés en 2009, voire très loin des 172 €/t de 2006 . Il faut dire que cette année, ce coût de production a subi la conjonction de deux phénomènes additionnels, que sont des charges élevées et un rendement moyen limité qui garde la marque du stress hydrique printanier. 
A partir de cette première estimation du coût de production, « on peut déterminer un prix d’opportunité du blé, défini comme le prix minimum de vente pour couvrir la totalité des charges complètes, compte tenu des aides reçues ramenées à la tonne », détaille Jean-Yves Longchamp. Il se monterait à « environ 180 euros la tonne », prix à comparer avec la valeur actuelle de la tonne de blé tendre meunier en départ Beauce qui s’élève à 198 €/t (192 €/t en fourrager). 

Des rendements très hétérogènes
 Cette valeur de 221 €/t cache « une grande disparité de situations du fait de la forte variabilité des rendements, cette année, en intra comme en inter régional », explique Jean-Yves Longchamp, qui ajoute : « Pour exemple, les coûts de productions du blé dans les différents départements de l’Observatoire se répartissent dans une plage de 20 % de part et d’autre de la moyenne. »
Cette grande hétérogénéité des rendements est à mettre sur le compte de la sécheresse printanière qui a eu des conséquences différenciées selon le type de sol et les possibilités d’irrigation, mais également d’une « exceptionnelle capacité de rattrapage des cultures », indique Arvalis. « Cette récupération de post épiaison avec le retour des pluies est un fait marquant de cette année culturale – du rarement vu ! – qui n’a malheureusement pas bénéficié aux secteurs où les stades étaient trop dépassés », insiste Jean-Paul Bordes.

Des charges à l’hectare en hausse
La seconde variable qui intervient dans le calcul du coût de production est le montant des charges complètes engagées sur un hectare de blé tendre. Elles se montent pour cette année à 1.574 €/ha, en hausse de 7,3 % par rapport à 2010. Elles retrouvent ainsi le niveau de la récolte 2009 (1.569 €/ha), résultat d’une hausse continue des charges complètes observée ces dernières années (1.287 €/ha en 2006, 1.412 €/ha en 2007 et 1.528 €/ha en 2008). Cette augmentation est principalement due à des prix d’engrais supérieurs de 35 % à la récolte 2010, à un fort renchérissement des carburants (+25 %) et des amortissements (+8 %). Pour l’année 2011, comme les précédentes, les charges qui pèsent le plus sont les amortissements (17 %), suivis par les engrais (13 %), les produits de protection des cultures (12 %), le foncier (11 %) et la main d’œuvre (9 %).
En première approximation, la compétitivité du blé tendre français devrait avoisiner celle de nos concurrents européens, notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni. « Ces derniers ont en effet connu le même scénario climatique que la France voire en plus fort », commente Jean-Paul Bordes. Concernant nos autres compétiteurs internationaux, les choses restent à définir. Et Arvalis nous donne rendez-vous à Paris le 7 mars prochain afin d’assister à son colloque dédié au blé tendre, dont un volet sera entièrement consacré à cet aspect de compétitivité.

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