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Haropa
Sur l’actuelle comme la prochaine campagne, l’activité sur Rouen ne sera pas exceptionnelle

Sur le premier trimestre 2012, le trafic maritime de céréales en vrac, spécialité du Grand port maritime de Rouen, se replie à 1,6 Mt contre 2,2 Mt sur la même période il y a un an.

« LES PORTS du Havre, de Rouen et de Paris – réunis au sein du GIE Haropa depuis début 2012 – ont réalisé un tonnage maritime de 22,3 Mt au cours du premier trimestre 2012, équivalent à celui de la même période de 2011, avec des évolutions contrastées au niveau des différentes activités », indique le communiqué d’Haropa du 7 mai. Sur les dix premiers mois de la campagne actuelle, le trafic maritime des céréales en vrac s’établit à 5,5 Mt, contre 7 Mt chargées à la même époque l’anné dernière. Pour 2011/2012, Manuel Gaborieau, délégué commercial du Grand port maritime de Rouen, estime le volume à fin juin en baisse de près de 30 %, à 6,3-6,5 Mt contre 8,3 Mt la période précédente. Il n’est guère plus optimiste pour la prochaine campagne, où l’activité céréalière de Rouen devrait selon lui s’établir entre 6 et 6,5 Mt.

L’hinterland de Rouen guère touché par la période de gel hivernal
« On s’oriente en 2012/2013 vers une campagne moyenne qui ressemblera finalement à l’actuelle, avec un trafic maritime céréalier sur Rouen estimé entre 6 et 6,5 Mt », prévoit le responsable rouennais, au vu des indications factuelles disponibles.
L’hinterland de Rouen n’a de fait guère été impacté par le gel de février sauf sur sa frange Est, la région de l’Aube ayant beaucoup souffert. « Si l’on considère le Centre, la Normandie, la grande Région parisienne et la partie de la Picardie concernée, il y a eu assez peu de dégâts », confirme Manuel Gaborieau. Par ailleurs, le Maroc, qui souffre d’une sécheresse importante, devrait présenter des besoins d’importation conséquents. La France étant traditionnellement bien positionnée sur cette destination, les opérateurs s’attendent à des volumes d’exportation conséquents sur ce pays la prochaine campagne. Reste que la concurrence de la Russie et des États-Unis devrait se montrer féroce au vu de leurs prévisions de récolte actuelles. Mais encore une fois, tout dépendra des rendements des moissons à venir, qui ne sont pas encore estimés. « La campagne 2012/2013 ne sera ni catastrophique, car il y aura du blé produit, ni exceptionnelle en raison de la concurrence internationale », résume Manuel Gaborieau.

Recul des prévisions d’exportation de blé tendre sur la fin de campagne 2011/2012
En 2010/2011, le trafic maritime de céréales sur Rouen s’est élevé à 8,3 Mt. « Aujourd’hui, j’estime à 6,5 Mt le tonnage qui sera chargé à fin juin pour la campagne actuelle, soit une baisse de 27 %. » Mais si le mois de mai continue sur le même rythme, ce chiffre pourrait davantage avoisiner les 6,3 Mt. « À moins que la reprise des coûts de frets maritimes ne redonnent de la compétitivité à l’origine française sur l’Algérie et le Maroc », espère le délégué commercial.
Une baisse des exportations de grains hexagonales, c’est également ce qu’a anticipé FranceAgriMer lors de son dernier conseil spécialisé en céréales. Le bilan prévisionnel du blé tendre pour 2011/2012 voit ses expéditions vers les pays tiers reculer de 300.000 t à 8,7 Mt par rapport à ses prévisions d’avril (contre 12,9 Mt pour 2010/2011). « Un volume qui était initialement destiné à l’Algérie », commente Manuel Gaborieau. Étant donné que Rouen représente 50 % des parts de marché, ce sont 150.000 t en moins qui seront chargées par le premier port européen exportateur de céréales. «Et ce n’est pas l’activité en orge qui compensera», plaisante Manuel Gaborieau. Dans tous les cas, « 2011/2012 ne sera pas une campagne extraordinaire comme l’a été la précédente », commente le délégué commercial du Grand port maritime de Rouen.

La concurrence argentine plombe nos expéditions de blé sur le Maghreb
Sur le premier trimestre 2012, Haropa constate « un repli marqué et prévu des tonnages de céréales, qui pèsent plus de la moitié des tonnages de vracs solides ». Le volume de blés chargé s’élève à 1,4 Mt contre 1,9 Mt sur janvier-mars 2011, le blé dur en représentant traditionnellement 100.000 t. Les orges enregistrent 167.000 t (246.000 t), dont 126.000 t (190.000 t) d’orge fourragère et 41.000t (56.000 t) d’orge de brasserie. Le maïs ne comptabilise que 7.000 t (4.000 t). Globalement, ce sont 1,6 Mt de céréales qui ont été chargées, contre 2,2 Mt à la même échéance l’année dernière.
Le retour sur le marché des pays de la mer Noire, depuis le début de la campagne, et la forte compétitivité de l’Amérique du Sud en ce début d’année 2012, par rapport à la campagne dernière où elle était peu présente, expliquent cette tendance. D’après FranceExportCéréales (FEC), sur la campagne 2011/2012, l’Algérie a déjà importé 400.000 t de blé tendre argentin (contre un volume nul la campagne précédente). D’où un impact important pour les exportations de blés français, « avec Rouen comme sortie principale sur cette destination », précise le responsable portuaire. Alors que la France représentait plus de 90 % des parts du marché algérien en blé en 2010/2011, l’Argentine en représente 60 % sur le mois de mars. Le phénomène est identique pour le Maroc, mais dans de moindres volumes.
Il faut dire que le blé argentin est très concurrentiel, du fait d’un prix fob Amérique du Sud attractif et de très faibles coûts de fret maritime sur le premier trimestre. « Cependant, ces derniers renchérissent actuellement et l’on espère que cela va rendre le blé argentin moins compétitif sur le Maghreb en mai et juin », souligne Manuel Gaborieau.

Nos livraisons sur l’Égypte s’écroulent avec le retour de la mer Noire
Reste qu’avec 5,5 Mt de céréales chargées sur les dix premiers mois de 2011/2012 (contre 7 Mt l’année dernière), le bilan sur la campagne actuelle à fin avril n’est guère enthousiasmant.
Dans le détail, on observe une baisse limitée (-15 %) des exportations sur le Maghreb, malgré la concurrence du blé argentin, avec 3,8 Mt chargées (4,3 Mt). La Méditerranée orientale (Égypte, Lybie, Syrie, en l’occurrence) enregistre une grosse perte, avec 150.000 t contre 650.000 t, soit -80 % d’une campagne sur l’autre.
Un léger repli sur l’UE (Espagne, Portugal) est aussi à noter, avec 420.000 t contre 500.000 t.

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