REVENU AGRICOLE un redressement dû à l’envolée des prix
L’année agricole 2006 est marquée par un repli des récoltes et par l’envolée de leurs prix. La valeur de la production agricole, hors subventions, s’accroît de 3,4 % par rapport à 2005
REVENU. L’année agricole 2006 est marquée par un repli des récoltes dû à la sécheresse et par l’envolée de leurs prix (notamment en céréales et oléoprotéagineux). La valeur de la production agricole, hors subventions sur les produits, s’accroît de 3,4 % par rapport à 2005. Comme les consommations intermédiaires et les subventions sont quasi stables, la progression du résultat agricole est marquée. En application de la réforme de la Politique agricole commune de 2003, les aides directes liées aux surfaces ou au cheptel sont partiellement remplacées par le versement d’un paiement unique à l’exploitation. L’emploi agricole continue à décroître. Ainsi, d’après les estimations du compte prévisionnel de l’agriculture, le résultat agricole par actif augmenterait d’environ 9 % en termes réels en 2006, après une baisse de 6,5 % en 2005. Calculé par actif non salarié, le revenu net d’entreprise agricole progresserait de 15 % en 2006, après un recul de 13 % en 2005.
En 2006, la valeur de la production agricole, hors subventions sur les produits, s’accroît de 3,4 % par rapport à 2005, soit une hausse de 1,87 milliard d’euros. Les récoltes de céréales diminuent à nouveau. En effet, la chaleur et la sécheresse de juin-juillet 2006 ont affecté les rendements. Les prix s’envolent : + 25 % pour le blé tendre. La flambée des prix est générale au niveau mondial en raison de la faiblesse des disponibilités au regard de la demande et d’une réduction des stocks. Pour le maïs, la faiblesse de la récolte, due à une nouvelle diminution des surfaces combinée à la baisse des rendements, fait nettement monter les prix.
La production d’oléagineux, quant à elle, diminue de 10 % par suite de la chute des rendements. Pourtant les superficies de colza augmentent encore fortement, du fait de l’intérêt croissant en Europe pour les biocarburants ; la progression du prix du colza est importante. La production de tournesol diminue, sous l’effet d’une légère décroissance des surfaces conjuguée à la baisse des rendements, et son prix reste ferme. La récolte de protéagineux chute en raison d’une forte baisse des surfaces, ce qui fait monter les prix.
En raison de la réforme du marché du sucre (Organisation commune des marchés), la production de betteraves sucrières diminue et son prix baisse pour s’aligner progressivement sur le prix mondial. La production des autres betteraves, notamment celles liées aux usages énergétiques, progresse fortement.
Les récoltes de fruits diminuent légèrement, mais leurs prix se redressent très nettement après deux années de baisse, en raison d’une demande dynamique favorisée par le temps chaud de l’été. Les volumes de légumes produits sont stables et les prix augmentent, notamment pour les tomates, les salades et les endives.
La récolte de pommes de terre primeur décroît encore en 2006 et leur prix se redresse très nettement. Les quantités de pommes de terre de conservation diminuent aussi à cause de la baisse des rendements liée à la sécheresse et leur prix se redresse également.
Refonte des subventions sur les produits
Les subventions sur les produits passent de 7,5 milliards d’euros en 2005 à 2,5 milliards en 2006. En effet, la mise en œuvre de la réforme de la Politique agricole commune (Pac) se traduit à partir de 2006 par le découplage partiel des aides directes qui étaient liées aux surfaces ou au cheptel. Elles sont désormais remplacées par le versement du paiement unique à l’exploitation.
Ainsi certaines aides disparaissent des subventions sur les produits, car entièrement découplées, comme la prime spéciale aux bovins mâles, la prime à la chèvre et l’aide directe sur le lait. D’autres sont réduites : l’aide à la surface pour les grandes cultures ne reste couplée qu’à 25 %, la prime à l’abattage pour les gros bovins à 40 % et la prime à la brebis à 50 %. Enfin, quelques subventions sur les produits sont entièrement maintenues, car non découplées, comme la prime à la vache allaitante ou la prime à l’abattage des veaux. Ainsi, la valeur de la production au prix de base, qui comprend les subventions sur les produits, décroît de 5 % en 2006 par rapport à 2005.
Le prix des intrants augmente
La valeur des consommations intermédiaires de la branche agriculture reste quasi stable en 2006 (+ 0,4 %) : le prix de l’ensemble des intrants agricoles s’accroît sensiblement, après deux années de stabilité, tandis que le volume se contracte. Le prix des produits énergétiques s’accroît de 8,5 % du fait de la forte progression du prix du fioul domestique (10,5 %), première source d’énergie consommée par l’agriculture. Les achats d’engrais diminuent très fortement en volume (–10 %), pour des raisons agronomiques et économiques. En effet, leur prix continuent de croître (+ 7 %) pour la troisième année consécutive, en raison de la hausse du prix du gaz naturel entrant dans leur fabrication.
Les achats de produits de protection des cultures baissent aussi en volume. Les dépenses en aliments pour animaux (hors produits agricoles intra-consommés), qui constituent le poste principal des dépenses de l’agriculture, diminuent de 1 %. Le recul des quantités achetées est lié à la réduction des effectifs de volailles et de porcins. La hausse des prix, en fin d’année, résulte de celle des céréales et des oléagineux.