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Conjoncture / productions animales
Production et consommation à la hausse en volaille

Après avoir régné en maître pour Noël, les volailles –le poulet et la dinde en tête– devraient continuer à accentuer leur présence dans les assiettes des Français durant l’année 2011

L’évolution des habitudes alimentaires des Français, qui cherchent une alimentation saine, facile à préparer et peu coûteuse, a joué en faveur des volailles, et en particulier du poulet. La consommation de poulet ne cesse d’augmenter ; sa production a d’ailleurs gagné 4 % au cours des neuf premiers mois de 2010 d’après Agreste. Si la production de poulets de chair reste stable au troisième trimestre par rapport à l’an dernier, tout laisse à penser qu’elle ne devrait pas faiblir en 2011. Pour la dinde, c’est un vrai réveil de la consommation : +9 % au troisième trimestre d’après Agreste. Ceci pourrait s’expliquer par des campagnes visant à dépoussiérer l’image de la dinde auprès des consommateurs. Les mises en place sont d’ailleurs en hausse de 3 % pour le mois de septembre par rapport à la même période de 2009. De son côté, la production de canard est en hausse de 3 % au troisième trimestre, mais enregistre tout de même un recul de 2 % en cumulé depuis début 2010.

A Noël, les volailles festives restent au menu dans les familles
    Les Français ont mangé chapons, dindes et poulardes à Noël, les traditions ont la peau dure. Ces dernières années, la tendance est davantage aux petites volailles : poulardes et chapons de pintades. En effet, la taille des foyers a diminué, le gabarit des chapons, oies et dindes est moins adapté aux repas d’aujourd’hui... Cependant, d’après Yves Frank de l’Itavi, les petites volailles sont loin de pouvoir détrôner les stars traditionnelles. Le chapon reste l’invité préféré des français, avec plus de 1.300.000 animaux fermiers labels rouges produits l’an dernier. Alors que les années passées la production de dinde de Noël avait ralenti, du fait de la concurrence du chapon, cette année a été marquée par un petit retour, plusieurs organisations de producteurs ayant redémarré leur production en vue des fêtes. La demande en pintades chaponnées est restée quant à elle stable. C’est donc des fêtes sans grands changements qu’a vécu la filière. Certes, la crise a affecté les dépenses des ménages, mais davantage aux dépends des cadeaux (-4,9 % par rapport à Noël 2009) et des divertissements (-6,9 %), plutôt que du repas (-2,2 % d’après une étude du cabinet Deloitte). La météo très hivernale aurait joué en faveur des petits commerçants de proximité. Seule ombre au tableau pour la filière, la hausse des coûts de production.
Quelles répercussions de la hausse des coûts de production ?
    D’après l’Itavi, l’indice du coût des matières premières aurait ainsi augmenté de plus de 30 % entre octobre 2009 et octobre 2010 pour la dinde, de 32,7 % pour la pintade et de 46,4 % pour le canard. Mais les conséquences de cette flambée des matières premières ne seront pas les mêmes selon les produits. Tout dépend du mode de commercialisation des animaux. Ainsi, dans l’exemple de la dinde fermière label rouge, c’est l’organisation de producteurs qui supporte les coûts, le label “protégeant” ainsi les éleveurs. Dans ce cas, les abattoirs tentent des négociations tarifaires avec les GMS. Mais que ce soit en volailles classiques ou en volailles festives, il apparaît que les grandes surfaces sont très réticentes à répercuter la hausse des coûts de production sur le consommateur, sous l’argument de la défense du pouvoir d’achat. Les abattoirs dénoncent d’ailleurs les augmentations accordées en novembre comme étant bien inférieures à celles demandées, mais pour le moment la bataille des prix n’a pas trouvé d’issue. Pour d’autres produits, ce sont les éleveurs qui voient leur trésorerie s’effriter et qui doivent négocier les répercussions auprès du consommateur. Ainsi, si les volumes qui ont été écoulés à l’occasion des fêtes, ou qui seront consommés en 2011 ne causent pas beaucoup d’inquiètude à la filière, c’est le prix, et la répartition des marges, qui sont dans tous les esprits.

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