Production bovine : baisse prévue pour les années 2005 et 2006
Selon le Scees, avec 19,4 millions de têtes, le troupeau bovin français diminue en mai de 0,9 % par rapport à l’année précédente..
En 2004, la production bovine a poursuivi une tendance de baisse amorcée en 2003.Celle-ci se prolongerait encore en 2005 et en 2006.
Repli de l’effectif de vaches en mai
L’estimation du cheptel bovin d’après les informations de la base de données nationale d’identification au mois de mai 2005, montre un repli de 0,9 % de l’effectif global des bovins, par rapport à mai 2004. Le troupeau de vaches se réduit de 0,9 %, soit 70.000 têtes. Le nombre de vaches laitières poursuit sa longue tendance de diminution induite par les quotas laitiers, avec une baisse de 1,4 %. De même, les effectifs de vaches nourrices poursuivent la tendance de repli, observée pour la première fois en mai 2002, mais celui-ci s’atténue (-0,5 %).
Liés au nombre de vaches laitières, les effectifs de génisses laitières poursuivent leur mouvement de repli et se réduisent de plus de 5 % dans les deux tranches d’âge. Les effectifs de génisses nourrices, destinées au renouvellement des troupeaux allaitants, sont en légère reprise, la progression observée dans la classe d’âge d’un à deux ans étant un peu plus marquée que dans la catégorie supérieure. Les génisses destinées à la boucherie sont en repli dans la catégorie des plus de deux ans et quasiment stables dans la tranche inférieure. Les effectifs de mâles sont plutôt en légère baisse, à l’exception du nombre de mâles de type laitier d’un à deux ans qui reste stable.
Les effectifs de bovins de moins d’un an reprennent 26 000 têtes, les effectifs de veau de boucherie étant légèrement supérieurs à leur niveau de mai 2004.
Recul de la production pour 2005
En 2004, la production indigène brute (Pib) bovine a poursuivi la baisse amorcée en 2003. Avec 6,8 millions d’animaux pour 1,8 million de tonnes équivalent carcasse (téc), elle a diminué de 6,4 % en têtes pour 3,7 % en poids par rapport à 2003. En 2005, la Pib bovine devrait diminuer de 2,6 % en têtes sur l’année par rapport à 2004. La baisse affecterait principalement les gros bovins, dont la production se réduirait de 3,6 %.
Au cours de l’année écoulée, la production de vaches avait déjà marqué le pas. Sur la période de mai 2004 à avril 2005, elle a baissé de 7 %, environ 140 000 têtes, par rapport au niveau élevé de la même période 2003/2004. Le taux d’abattage s’est réduit à 24 %, alors qu’il était de 25 % sur la période précédente. Pour 2005 et 2006, si le taux d’abattage reste proche de 24 %, la production de vaches devrait diminuer, compte tenu du recul des effectifs. Au premier semestre 2005, la production aurait diminué de 9 % par rapport à 2004. Au deuxième semestre, la baisse serait moins forte, par rapport au niveau déjà faible de 2004. Sur l’ensemble de 2005, la production de vaches se situerait à peine à 1,85 million de têtes en baisse de 6,3 % par rapport à 2004.
Le premier semestre 2005 se caractérise par une production de génisses plus faible de 5 % qu’en 2004, induite par la présence de moindres effectifs de génisses de boucherie de plus de deux ans, en mai et novembre 2004. En revanche, au deuxième semestre, le recul serait plus modéré (3,5 %). Sur l’année 2005, la production de génisses se retirerait de 4,4 % par rapport au niveau de 2004.
En accord avec les disponibilités en mâles observée en mai et novembre 2004, la production de taureaux et de bœufs du premier semestre 2005 ne se serait repliée que de 1 % par rapport à 2004. Au deuxième semestre, conséquence du relatif maintien des effectifs de mâles en mai 2005, la production ,serait stable par rapport à 2004. Ainsi, pour 2005, la production de taureaux et bœufs se maintiendrait quasiment au niveau de 2004.
Au premier semestre 2005, la production des veaux (bovins de moins d’un an et de moins de 300 kg vif), comprenant à la fois la production des veaux de boucherie et les exportations de broutards, se serait réduite de 2,1 % par rapport à 2004. Au deuxième semestre, compte tenu d’une légère progression des effectifs dans cette classe d’âge en mai 2005 par rapport à mai 2004, la production pourrait reprendre 0,8 % par rapport à 2004. Sur l’ensemble de l’année, la baisse serait ainsi limitée à 0,6 %.
Vers la stabilisation en 2006 ?
En 2006, la production indigène brute bovine pourrait se stabiliser, avec un recul modéré de 0,6 % par rapport à 2005. La production de vaches resterait quasiment égale à son niveau de 2005. Pour les génisses, la production se replierait modérément de 1 % par rapport à l’année 2005.
La baisse continue des femelles de souche laitières, que ne pourra compenser la reprise en cours de celles du troupeau allaitant, entraîne une diminution des naissances, en considérant un taux de fertilité apparente, proche de celui observé au cours des deux dernières campagnes. Les disponibilités en mâles, notamment jeune bovin, se réduiraient encore en 2006, d’où une baisse de 1,2 % attendue pour la production de taureaux et boeufs, par rapport à 2005.