Politique agricole
« Le tempsde la grande Pac est révolu. Il ne faut pas se faire d’illusions, on va nécessairement aller vers plus de cofinancements et une renationalisation » , estime l'économiste Philippe Chalmin, co-auteur du récent rapport au Conseil d'analyse économique “Perspectives agricoles en France et en Europe”, présenté le 24 avril. « à l’image de ce qui se fait pour le deuxième pilier, on doit s’attendre à ce que la part de cofinancement national ne cesse d’augmenter. Cela permettra aux états, voire aux régions, de reprendre la main en matière de gestion de leur espace », écrit-il dans ce rapport commandé par le Premier ministre, Dominique de Villepin, fin 2005. « Il faut donner une place centrale aux marchés. Il est temps de liquider tout ce qui reste des outils de gestion des céréales » et privilégier « des aides intelligentes », conseille Philippe Chalmin. « Il faut aller au bout de la logique de la conditionnalité, c'est-à-dire vers le contrat entre l'agriculteur et la société représentée par une autorité locale ou nationale » souligne-t-il encore. Pour lui, « les CTE étaient une bonne chose, estime-t-il, mais trop limités car dépourvus d'aides européennes ». Pour Dominique Bureau, également co-auteur du rapport et directeur des affaires économiques et internationales au ministère des Transports, l'environnement, « qui constitue un élément structurant à prendre en compte pour définir la régulation future du secteur » et la valorisation des territoires dans la politique agricole doivent passer par des mécanismes de « services payés directement aux agriculteurs », en dehors de toute « contractualisation globale ».