« Plant InterCluster, c’est 600 entreprises et 130 centres de recherche & formation »
La Dépêche - Le Petit Meunier : Végépolys est le pôle animateur du consortium Plant InterCluster (Pic), qui regroupe en tout cinq pôles de compétitivité (ou clusters) consacrés à la filière végétale. Pouvez-vous nous les présenter ? Quel est le rôle du Pic ?
Gino Boismorin : Végépolys a pour ambition de devenir un pôle de référence mondiale sur la production (création et pratiques culturales) de végétaux (horticulture ornementale, semences, fruits et légumes, viticulture, plantes médicinales, champignons, cidre et tabac) dans le respect de l’environnement, de la biodiversité et de la santé, en réponse aux attentes sociétales.Les autres pôles de compétitivité associés au consortium Plant InterCluster sont : Céréales Vallée, le pôle des semences du futur, basé en Auvergne pour mieux répondre aux nouveaux besoins alimentaires et non alimentaires. ; PEIFL, le pôle spécialisé sur la filière fruits et légumes en région Paca, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes ; Qualiméditerranée, le pôle de produits issus de cultures méditerranéennes (vigne, blé dur, riz, fruits et légumes) au service de la santé et du bien-être, accompagnant les nouveaux modes de consommation, basé dans le Sud-Est ; et Qualitropic, le pôle des produits alimentaires ou non alimentaires, naturels, terrestres et marins, de l’océan Indien basé à l’île de la Réunion.
Le consortium de ces cinq pôles couvre ainsi tous les végétaux. Ensemble, nous représentons près de 600 entreprises adhérentes et près de 130 centres de recherche et formation. Nos cinq pôles ont des thématiques convergentes et complémentaires : création et innovation variétales, agro-écocologie et protection des plantes, qualité sanitaire des semences et des végétaux, propriété santé des végétaux, pratiques et modes de conservation des semences et des végétaux innovants. Afin de renforcer notre lisibilité et nos actions à l’international, les pôles ont décidé d’établir un consortium des pôles français du végétal le “Plant InterCluster”. Ce réseau a pour objectif d’accélérer nos développements à l’international afin de faciliter le rayonnement de nos membres à l’étranger et de construire des relations partenariales internationales fortes.
LD - LPM : Plant InterCluster a réuni pour la première fois, les 25 et 26 mai au ministère des Finances, 22 clusters étrangers issus de 15 pays. Quel était l’objectif de cette rencontre internationale ? Qu’en est-il ressorti concrètement ?
G. B. : L’organisation des premières rencontres du Plant InterCluster le 25 et 26 mai 2011 avec des clusters étrangers homologues (issus d’une cartographie et des réseaux propres aux pôles) était faite pour initier ce réseau mondial, échanger des bonnes pratiques, identifier des savoirs complémentaires et des partenaires potentiels pour des projets collaboratifs, et à terme nouer des partenariats. Au cours de ces deux jours, nous avons fait connaissance, présenter les forces françaises et nos axes d’innovation, notamment au travers d’exemples de projets concrets sur trois thématiques : “Nouvelles variétés de végétaux résistants aux bio-agresseurs et adaptés aux contraintes climatiques mises au point grâce aux outils de la génomique : un élément déterminant pour des productions plus respectueuses de l’environnement”, “Agro-écologie des fruits et légumes” et “Eco-extraction des plantes et extraits naturels”.
LD - LPM : Dans le cadre de Plant InterCluster vous proposez un projet, intitulé “Defi-Stim”. En quoi consiste-t-il ?
G. B. : Le projet collaboratif Defi-Stim porte sur les stimulateurs de défenses naturelles. Il a obtenu en 2010 le soutien du Fond unique interministériel (FUI) dans le cadre de son 10e appel à projets. Ce programme de recherche de trois ans, labellisé l’année dernière par quatre pôles de compétitivité – Végépolys (initiateur), IAR, Q@limed, Valorial – réunit 12 partenaires dont 4 entreprises, Syngenta (porteur), Goëmar, Force A et InVivo. Son objectif est de mieux évaluer l’efficacité des stimulateurs de défenses naturelles des plantes et de mettre au point des marqueurs et des outils d’aide à la décision pour optimiser leur emploi par les professionnels. Appliquées sur les plantes, ces molécules leur permettent de mobiliser plus efficacement leurs défenses naturelles et ainsi de mieux faire face à leurs agresseurs. Basé sur les capacités naturelles d’auto-défense des plantes, cette stratégie de protection représente un marché potentiel de 200 millions d’euros en Europe à l’horizon 2018, date butoir du plan Ecophyto du Grenelle de l’Environnement.
LD - LPM : Quels sont vos projets d’avenir, en ce qui concerne Plant InterCluster et Végépolys ?
G. B. : Concernant Plant InterCluster, les rencontres de mai ne sont qu’une première étape. L’ambition du consortium est d’installer un fonctionnement de ce réseau mondial pour favoriser : les échanges de bonnes pratiques en terme de gouvernance, d’émergence et d’accompagnement de l’innovation ; les collaborations et partenariats technologiques en termes d’innovation notamment pour trouver des partenaires étrangers complémentaires et ainsi faire sauter des verrous technologiques ; et le développement de courant d’affaires (missions exploratoires et commerciales).
Par ailleurs, Végépolys au deuxième semestre 2011 prévoit deux grandes actions. Le pôle organise sur son territoire un évènement, les 12 et 13 octobre prochains, à destination des entreprises étrangères qui souhaiteraient s’installer au cœur de notre région du végétal : Végépolys International Business Event (www.vegepolys-vibe.eu). Nous espérons à cette occasion accueillir des entreprises issues de ces clusters rencontrés en mai. De plus, Végépolys avec le Plant InterCluster espère pouvoir organiser une mission en Amérique du Sud, notamment au Chili, pays très intéressant et stratégique étant donné leurs productions équivalentes mais de contre saison.