Marchés
Ovoproduits, vers plus d’importations dans l’UE ?
Au premier trimestre 2012, avec la raréfaction de l’offre européenne liée à la mise en œuvre de la directive Bien être (99/74), les cours des œufs ont flambé. En contre coup, sur les neuf premiers mois de l’année, les importations totales d’œufs et d’ovoproduits ont doublé, à 25.522 t équivalent coquilles. Les états-Unis et l’Argentine, principaux fournisseurs de l’UE, ont notamment fortement développé leurs expéditions (à respectivement +149 % et +71 %), mais l’Inde enregistre aussi +63 %. « à l’heure actuelle, les utilisateurs européens ont une préférence pour les ovoproduits fabriqués dans l’UE, gage de qualité en raison notamment des contrôles du risque salmonelles », souligne Cecile Ruffaud (Itavi) qui présentait un état des lieux de ce marché et de ses enjeux lors des récentes Journées de la recherche avicole, le 26 mars à La Rochelle. Mais les importations, notamment de poudre d’œuf qui se transporte plus facilement que les formes liquides, pourraient s’accroître, leur utilisation étant bien établie. Les IAA sont les premières utilisatrices, avec 80 à 85 % des ovoproduits européens, mais la restauration hors domicile (RHD) a aussi progressivement remplacé l’œuf coquille pour des raisons fonctionnelles et de prix. Après une croissance rapide jusqu’en 2007, le secteur des ovoproduits semblait cependant arrivé à maturité avec un quart de la production d’œufs.
La forme liquide reste dominante dans l’UE
La consommation relative d’œufs et d’ovoproduits est très variable dans les 27 pays européens. En Belgique, les ovoproduits représentent prés de la moitié de la consommation d’œufs alors que l’Espagne est très peu consommatrice (seulement 4 %). La France comme l’Italie se situent plutôt en haut de l’échelle (30-40 %). Si la forme liquide reste dominante, la poudre d’œufs représente un quart des ventes d’ovoproduits dans l’UE.
Le profil français est un peu différent de la moyenne européenne car la RHD y représente plus d’un quart des débouchés. Si l’utilisation en IAA se stabilise, l’intérêt de la RHD augmente, principalement par ce que le secteur de la boulangerie, viennoiserie, pâtisserie (BVP) s’intéresse aux petits conditionnements (bidons d’un litre, contenants de 5 à 10 kg). Encore utilisatrice de 14 % des œufs coquilles français, la RHD hexagonale présente un potentiel en croissance pour les ovoproduits. Localisée dans le Grand-Ouest, avec une domination des Pays-de-la-Loire, la production française dépasse désormais les 290.000 t équivalent liquides, dont plus des deux tiers produits par cinq entreprises. La production de poudre d’œufs, qui nécessite un investissement matériel important, est réalisée par des opérateurs spécialisés ou à façon dans des outils de séchage pour la poudre de lait.