Moisson 2024 - Comment qualifier la qualité des blés français ?
La qualité moyenne de la protéine du blé tendre français de la récolte 2024 s'avère excellente, selon Arvalis et FranceAgriMer, qui ont fourni les résultats définitifs de leur enquête le 18 septembre 2024.
La qualité moyenne de la protéine du blé tendre français de la récolte 2024 s'avère excellente, selon Arvalis et FranceAgriMer, qui ont fourni les résultats définitifs de leur enquête le 18 septembre 2024.
Comment qualifier la qualité du blé tendre et du blé dur français en 2024 ? Réponse : « Le blé tendre français est cette année très bon pour la panification. (...) En blé dur, la qualité s'avère hétérogène, d'un bassin de production à l'autre, mais également au sein d'un même bassin de production, et plutôt assez dégradée dans l'ensemble », résume Christine Bar, cheffe du service Qualités et valorisations d’Arvalis, lors de la présentation des résultats finaux de l'enquête qualité menée avec FranceAgriMer (FAM), durant la conférence de presse suivant son conseil spécialisé grandes cultures le 18 septembre.
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L'originalité cette année en blé tendre : « la qualité de la protéine s'avère excellente », se réjouit Christine Bar. Ce n'était pourtant pas gagné. Les faibles rendements pouvaient laisser espérer un taux de protéine moyen élevé. Mais les précipitations l'ont malheureusement lessivé quelque peu. Ce taux est évalué en 2024 à 11,4 % en moyenne, contre 11,6 % l'an dernier. Toutefois, quantité ne rime pas forcément avec qualité. « Le gluten index s'avère de très bonne qualité : 72 % des blés français présentent une note dépassant les 90/100 (contre 53 % en moyenne lors des cinq dernières années) », fait valoir Christine Bar. La note globale s'établit à 92/100.
« Le gluten index s'avère de très bonne qualité », note Christine Bar, cheffe du service Qualités et valorisations d’Arvalis.
Plus d'un tiers des lots hexagonaux dotés d'une force boulangère dépassant les 200
L'enquête indique par ailleurs que 35 % des volumes hexagonaux sont dotés d'une force boulangère (W) dépassant la note de 200, contre 22 % en moyenne sur 2019-2023. Ce paramètre est jugé correct à partir de 170. La valeur moyenne 2024 s'affiche à 190.
L'indice d'élasticité est également satisfaisant, à 53 % en moyenne. « Ce paramètre est considéré comme tout à fait convenable lorsqu'il est compris entre 50 % et 55 %. En-dessous de 50 %, les glutens sont jugés insuffisamment extensibles, et au-dessus de 55 % comme trop extensibles », complète Christine Bar.
Note moyenne de panification : 261/300
L'ensemble des critères de panification conduit à donner une note moyenne au blé français 2024 de 261/300, sachant que la limite pour la meunerie est 250/300. « C'est très satisfaisant, sachant que 94 % des blés récoltés présentent des notes dépassant les 250. Par ailleurs, les farines donnent des volumes de pains tout à fait corrects : 65 % des blés donnent des produits de 1 620 cm3 », explique l'experte d'Arvalis.
Bien entendu, s'agissant de l'export, le bilan est plus terne, à cause des faibles poids spécifiques (PS) : 72 % des lots hexagonaux sont qualifiés de Medium par la grille d'évaluation d'Intercéréales. « Rappelons que les analyses ont été élaborées avant l'entrée en silo. Des assemblages/mélanges permettront d'améliorer ce paramètre. Les lots dotés de PS compris entre 74 et 76 kg/hl peuvent être travaillés pour atteindre la norme de 76 kg/hl, sachant que certains clients acceptent des réfactions jusqu'à 75 kg/hl », rassure Christine Bar.
« Les lots dotés de poids spécifiques compris entre 74 et 76 kg/hl peuvent être travaillés pour atteindre la norme de 76 kg/hl », indique Christine Bar, cheffe du service Qualités et valorisations d’Arvalis.
Les grains mouchetés : le point noir de l'année 2024 en blé dur
En blé dur, le constat est moins reluisant. Le principal critère défectueux est la quantité de grains mouchetés, élevée cette année, à cause des précipitations du printemps. Le taux de moucheture moyen s'établit à 5,2 % en 2024, sachant que seulement 43 % des lots présentent un taux inférieur à 3 %, contre... 90 % en moyenne lors des cinq dernières années.
Par ricochet, le taux moyen de GMF (grains germés, mouchetés, fusariés) est évalué à 5,8 %, sachant que seulement 5 % des volumes affichent un niveau inférieur à 2 %, contre 60 % en moyenne sur la période 2019-2023. Ajoutons à cela des PS souvent bas. Toutefois, il ne faut pas non plus être alarmiste, les autres paramètres étant acceptables (temps de chute de Hagberg, vitrosité, taux de protéine...).