Fondamentaux
OCDE : maintien de prix bas sur 2019-2028
L’Organisation de coopération et de développement économique s’attend à une baisse de la croissance de la consommation de céréales et d’huiles végétales. Mais, selon l’organisation, il ne faut pas se fier aux apparences.
L’Organisation de coopération et de développement économique s’attend à une baisse de la croissance de la consommation de céréales et d’huiles végétales. Mais, selon l’organisation, il ne faut pas se fier aux apparences.
La population mondiale est amenée à croître, augmentant les besoins planétaires en céréales et en huiles végétales, mais cela n’implique pas forcément une hausse des cours de ces derniers. « Au regard des bilans actuels de l’offre et de la demande en grains, nous sommes dans un contexte de prix bas qui devrait se poursuivre durant les dix prochaines années (2019-2028) », a indiqué Jonathan Brooks, chef de la division Échanges et Marchés agroalimentaires de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), lors de la conférence du Conseil international des céréales (CIC) les 11 et 12 juin à Londres.
Si l’OCDE table sur un maintien de prix bas de céréales et d’huiles végétales entre 2019 et 2028, c’est essentiellement en raison d’un tassement de la croissance de la demande pour ces produits (cf. graphique). « Les personnes voyant leurs revenus dépasser un certain seuil ont tendance à écarter les produits de base tels que les céréales dans leur consommation, pour se tourner davantage vers des produits plus élaborés comme les produits laitiers », détaille Jonathan Brooks. Une donnée présentée en détail par Gunhan Ulusoy, président de la Fédération turque des industriels de la farine (cf. La Dépêche-Le Petit Meunier du 18 juin). Jonathan Brooks explique que si l’Afrique subsaharienne dispose d’un fort potentiel de croissance en termes de consommation de grains, celle de la Chine devrait ralentir sur les dix prochaines années, du fait de cet effet revenu. À titre d’exemple, l’USDA, dans un rapport publié en mars 2019, voit les importations de blé tendre de l’Afrique subsaharienne passer de 14,1 Mt à 20,4 Mt entre 2017/2018 et 2028/2029, alors que celles de la Chine passeraient de seulement 4 Mt à 5,6 Mt.
Concernant les agrocarburants, l’OCDE envisage une stagnation de leur usage dans les pays développés, au contraire des pays en voie de développement sur 2019-2028. Toutefois, « l’impact des biocarburants sur les marchés des grains serait globalement moindre sur les dix prochaines années », précise Jonathan Brooks. Du côté de l’alimentation animale, « la demande devrait encore dépasser l’offre, mais cette croissance de la consommation ralentirait ».
« Trois-quatre pays ou groupes (essentiellement États-Unis, UE et Brésil) exporteraient deux tiers des commodités agricoles à l’horizon 2027, alors que les importateurs resteraient plus nombreux. » Il est donc indispensable pour la stabilité du monde que les fournisseurs « soient fiables », conclut Jonathan Brooks.