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France export céréales
« Nous reprenons les séminaires de présentation de nos blés en Chine »

Échange avec Jean-Pierre Langlois-Berthelot et François Gâtel, respectivement président et directeur de France Export Céréales.

Comment  la récolte française de blé tendre est-elle perçue chez nos clients ?
Jean-Pierre Langlois-Berthelot :
Nous poursuivons nos séminaires chez nos principaux pays clients, après avoir rencontré individuellement les offices nationaux. à un peu moins de 37 Mt, en dépit de conditions de culture adverses, nos acheteurs ne peuvent que constater la régularité de notre production. La qualité est globalement meilleure qu’en 2012 et plus homogène. Seule la teneur en protéines est en baisse, à 11,2 % en moyenne nationale, contre 11,4 % l’an passé. Il revient aux opérateurs commerciaux de réaliser des lots adaptés à la demande des clients.

Quelles sont les perspectives d’exportation ?
François Gâtel :
Si l’égypte s’est remise à beaucoup acheter depuis le début de la campagne, elle a pour le moment privilégié l’origine mer Noire. Ses prix vont sans doute remonter en avançant dans la campagne, mais pas indéfiniment. Si l’on veut vendre au Caire, la convergence de prix devra se faire.
J.-P. L.-B. : Le rythme des expéditions françaises à destination de l’Algérie est en revanche pour le moment très soutenu. Le Maroc a, lui, fermé ses frontières fin avril en rehaussant ses droits de douane pour donner la priorité à sa récolte. Il est en passe de les rouvrir, pour 400.000 t d’origine européenne, avec une exécution début novembre. Sur l’Afrique sub-saharienne, les ventes sont dynamiques. Ces pays représentent, individuellement, des volumes d’achats moins conséquents mais, additionnés, ils constituent un débouché de poids.

Où en est la réforme de la subvention du pain en égypte ?
J.-P. L.-B. :
Le pays est au milieu du guet. Tout le monde a conscience qu’il est nécessaire de réformer, le système actuel étant très coûteux et entraînant un gaspillage important. Mais depuis deux ans environ, la situation économique du pays s’est dégradée. L’approvisionne­ment de la population en pain ne peut être défaillant, cet aliment constituant l’essentiel de son bol alimentaire. Le projet avance donc à petits pas. Il n’y a pas de réforme aboutie, mais une solution de compromis. D’ailleurs, le rôle du Gasc dans les approvisionnements, et notamment les importations, reste important, alors qu’il devait se contenter du maintien de stocks de régulation.

La Chine devrait solliciter davantage le marché mondial. Les blés français ont-ils une carte à jouer ?
F. G. :
Depuis quelques années, la Chine redevient un opérateur important sur le marché des céréales, et notamment du blé. Mais, jusqu’ici, sa demande portait surtout sur des blés bien spécifiques, biscuitiers ou de force notamment. Elle se manifeste néanmoins de plus en plus pour des blés plus classiques, se remettant à acheter des quantités importantes sur le marché mondial.
La France a vendu un bateau. Difficile de dire s’il y en aura d’autres. En tout cas, France Export Céréales s’y prépare avec la tenue, ces derniers mois, de réunions bilatérales pour présenter les blés français. Et, une table ronde est programmée avec les opérateurs chinois privés et publics, fin novembre. Des opérations de promotion que nous n’avions plus menées depuis le milieu des années 2000 ! 

De nombreux messages plaident pour un rehaussement de la teneur en protéines des blés français ? Cet objectif vise-t-il à toucher de nouveaux marchés ?
J.-P. L.-B. :
Un importateur, qu’il soit public ou privé, a à sa disposition une gamme d’offres de blés. Si tous les autres critères sont égaux, il aura tendance à choisir le blé le plus protéiné, dans une certaine limite néanmoins. Ce n’est cependant pas le seul paramètre, la qualité de l’exécution, l’homogénéité des lots ou bien encore le prix… orientent aussi son choix.
On assiste à une démarche proactive des opérateurs sur la question protéique. Les réflexions collectives devraient se traduire concrètement par l’affichage, sur l’amont, de l’importance de ce critère dans la réalisation de contrats et la diffusion massive des techniques de production adéquates.
F. G. : L’export, en particulier sur les pays tiers, représente une part essentielle de nos débouchés. Les nouveaux marchés que nous sommes susceptibles de toucher sont plus exigeants en termes de taux de protéines. L’Arabie saoudite, bien qu’elle ait revu à la baisse ses attentes, demande encore des blés à 11,5-12 %. Si nous voulons l’approvi­sionner ou vendre à l’Irak, par exemple, nous devons fournir des taux supérieurs à la moyenne. Mais nous ne pouvons pas leur consacrer tous nos meilleurs blés. Il faudrait, sur le court terme, pouvoir remonter notre taux de 0,5 point, et, sur le moyen terme, gagner 1 point.

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