Menace Bruxelloise sur les OGM
Déjà condamnée par la Commission pour non retranscription en droit national de la directive européenne sur la dissémination volontaire des organismes génétiquement modifiés, la France risque de se voir infliger une lourde amende par les autorités bruxelloises. Mardi, la Commission européenne a demandé à la Cour de justice de condamner la France à payer 85 millions d’euros plus une astreinte journalière de 366.744 euros pour violation de la législation européenne sur les OGM. Du côté hexagonal, on ne panique pas. Le ministère de la Recherche dont dépend le projet de loi sur les OGM, bloqué au stade de la seconde lecture à l’Assemblée nationale, estime « que la cour européenne de justice devrait mettre de 9 à 15 mois pour se prononcer, ce qui nous laisse largement le temps d’être prêt ». Toutefois, le projet de loi est au point mort et rien ne laisse présager qu’il passera le stade de l’Assemblée nationale avant la Présidentielle. Le calendrier parlementaire ne le prévoit pas. Le sujet est particulièrement sensible, 86 % des français étant pour leur interdiction, au moins temporaire. Mardi au Palais Bourbon, Nelly Ollin, ministre de l’Écologie, a déclaré « attendre un créneau pour le faire passer devant l’Assemblée nationale ». L’association écologiste Greenpeace, profitant de l’affaire et des récentes déclarations de Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, souhaite prendre ces derniers au mot. Concernant la candidate du PS, l’opposition aux OGM n’est pas vraiment une surprise. Par contre, plus étonnante est la position du probable candidat de l’UMP qui annonçait son septiscisme à l’égard des OGM en octobre dernier : « Comme beaucoup de consommateurs et d’agriculteurs, je ne perçois pas, pour le moment, le service rendu par les OGM qui sont mis en culture dans le monde ».