Marché du maïs – L’AGPM craint la concurrence internationale, notamment ukrainienne
Les experts de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) rappellent que le maïs ukrainien départ ferme peut s’afficher à 100 €/t.
Les experts de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) rappellent que le maïs ukrainien départ ferme peut s’afficher à 100 €/t.
Malgré de bons rendements en France pour la moisson 2023 de maïs, tout n’est pas rose du côté des possibilités nationales de commercialisation. L’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) a tenu à rappeler que les origines ukrainiennes sont très compétitives malgré la guerre, menaçant les vendeurs hexagonaux sur certains débouchés, lors d’une conférence de presse le 18 octobre 2023. Viennent ensuite les distorsions de concurrences réglementaires existantes avec les pays tiers (autorisation de l’Atrazine et d’OGM au Brésil par exemple) mais aussi intra-européennes (cas du S-Métholachlore).
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« La production ukrainienne de maïs a été moins pénalisée par la guerre qu’attendu. Ainsi, les volumes récoltés sont relativement élevés. Et on voit du maïs ukrainien départ ferme à 100 €/t, contre près de 200 €/t en Europe de l’Ouest », prévient Franck Laborde, président de l’AGPM. Ceci en raison de silos pleins en Ukraine, liée à la bonne récolte 2023, qu’il faut dégager au plus vite, d’autant que le risque de destruction suite à une attaque de la Russie n’est jamais à exclure.
Au final, « le maïs ukrainien affiche une décote de 20-30-40 €/t par rapport au maïs français "en base rendu" chez nos clients d'Espagne et du Benelux par exemple. (…) Un acheteur espagnol peut trouver davantage d’intérêt à importer un bateau de maïs ukrainien au départ du port d’Odessa qu’un camion au départ d’une région hexagonale », alerte Arthur Boy, chargé de mission économie au sein de l’AGPM.
Les producteurs hexagonaux ont donc vu les prix décrocher ces derniers mois, face à la concurrence ukrainienne, mais aussi brésilienne, argentine et états-unienne... Toutefois, le phénomène El Niño est à surveiller, et jouera sur les cours de la graine jaune lors de la campagne commerciale 2023/2024. « Rien n’est sûr bien évidemment, et nous n’avons pas de boule de cristal. Ce que l’on sait, c’est que le phénomène El Niño a tendance à favoriser la production en Argentine et dans la zone sud du Brésil, dont la récolte est essentiellement réservée aux besoins intérieurs. Mais le phénomène climatique engendre des sécheresses dans la zone centre-ouest du Brésil, dont la moisson est très majoritairement dédiée à l’exportation. Ainsi, une remontée des prix, selon l’intensité d’El Niño, n’est pas à exclure », relève Arthur Boy.
Malgré une bonne moisson française 2023, l’AGPM espère un soutien des autorités afin de permettre aux producteurs hexagonaux de regagner en compétitivité, consolider leurs débouchés voire de conquérir des parts de marché. Et ainsi stopper la décroissance de la production hexagonale et même européenne.