Maïsadour croit au développement du fret ferroviaire pour l’approvisionnement de ses clients amidonniers
Le groupe coopératif Maïsadour se réjouit de la réouverture de la ligne de fret Tartas – Laluque, dans les Landes. La ligne permettra de desservir le plus gros silo du groupe à Bégaar et de réduire les coûts de transport pour l’approvisionnement d’un amidonnier italien.
Le groupe coopératif Maïsadour se réjouit de la réouverture de la ligne de fret Tartas – Laluque, dans les Landes. La ligne permettra de desservir le plus gros silo du groupe à Bégaar et de réduire les coûts de transport pour l’approvisionnement d’un amidonnier italien.

Le dernier train de fret avait emprunté la ligne Tartas – Laluque en 2019. Entre temps, cette ligne de 12,5 km dans les Landes a bénéficié d’un plan de réfection de 16,6 millions d’euros, financés par la Région Nouvelle-Aquitaine et l’État. Depuis le 3 février 2025, des trains de fret chargés en maïs par la coopérative Maïsadour empruntent la ligne toutes les semaines. Celle-ci revêtait en effet une importance stratégique pour la région. À Bégaar, soit à quelques centaines de mètres de Tartas, se trouve en effet le plus gros silo de Maïsadour dans le Sud-Ouest, doué d’une capacité de 130 000 t. La rénovation de la ligne Tartas – Laluque permet ainsi aux trains de rejoindre la ligne plus importante Dax – Bordeaux.
Entre 14 000 t et 18 000 t de maïs concernées à destination de l’Italie
Depuis le début du mois de février, les trains empruntent donc la ligne avant de se diriger vers l'Italie via Bordeaux, Toulouse, la Méditerranée puis la Côte d’Azur. « Pour quelques mois, des trains de 1 200 t de maïs waxy emprunteront la ligne une fois par semaine pour approvisionner un amidonnier dans le Nord de l’Italie, avec lequel Maïsadour a un contrat », précise Grégory Moulis, directeur des productions végétales de Maïsadour.
Plus précisément, les trains sont chargés le lundi et arrivent le mercredi ou le jeudi en Italie. C’est généralement le même train, opéré par Hexafret, qui revient pour chargement le lundi suivant. « Il s’agit d’un contrat portant sur 12 à 15 trains de 1 200 t chacun à envoyer à l’amidonnerie, à raison d'un train par semaine jusqu’à mi-avril », explique le porte-parole de Maïsadour. La vente se fait en départ silo, et le coût du fret est donc à la charge de l’industriel acheteur.

Des investissements et réorganisations mineures ont dû être mobilisés de la part de Maïsadour
Maïsadour dispose en effet d’une installation terminale embranchée (ITE), soit une voie privée de 700-800 mètres qui part du silo de Bégaar et rejoint la voie Tartas – Laluque. « Le coût de remise aux normes de l’ITE avant le premier train parti en février se monte à 50 000 € », nous a précisé Grégory Moulis. Le dernier train avait en effet emprunté la portion de voie en 2019, et l’entretien avait été allégé.
À l’échelle du silo, la réorganisation a surtout concerné le personnel. Le mécanisme de chargement par goulettes a dû être vérifié et bénéficier d’une remise à jour et d’un entretien, pour un coût minime. Par la suite, « le coût de l'entretien annuel de l’ITE et du pont-bascule silo (en rythme de croisière) se montera à environ 3 000 à 4 000 € », nous communique également le porte-parole.
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Des économies sur le coût du fret par rapport à la route pour le client
« Nous estimons à environ 1,50 €/t/km le coût du fret par camion sur des longues distances. Le train permet de descendre à 0,10 voire 0,05 €/t/km », explique Grégory Moulis. L’utilisation d’un train permet d’éviter la présence sur les routes de quarante camions.
« Nous estimons à environ 1,50 €/t/km le coût du fret par camion sur des longues distances. Le train permet de descendre à 0,10 voire 0,05 €/t/km », explique Grégory Moulis
De plus, le chargement est également plus efficace. « Il fallait environ les trois quarts d’une journée pour charger tous les camions concernés, tandis que le passage au train permet de ne mobiliser qu’une personne pendant deux heures, et de traiter 1 200 t très rapidement », ajoute Grégory Moulis. D’autant plus que pour le moment, l’activité n’a pas été perturbée par des annulations de trains, courantes sur le fret ferroviaire. « La ponctualité et la rigueur sont des conditions de réussite pour nous, nous sommes satisfaits pour le moment et espérons que cela tiendra dans la durée », ajoute-t-il.
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Un recours croissant au fret ferroviaire ?
La réouverture de la ligne Tartas – Laluque pose aussi la question du raccordement au rail du site d’Agralia, situé à Laluque et appartenant également à Maïsadour. Celui-ci est notamment dévolu au séchage pour du maïs à destination des ports. S'il bénéficie d'une ITE, celle-ci est en plus mauvais état que ne l’était celle de Bégaar, car inutilisée depuis plus longtemps. Cependant, selon Grégory Moulis, « le site sera amené à faire du fret ferroviaire. L’ITE est beaucoup plus courte qu’à Bégaar et la remise en état ne devrait pas représenter un gros souci ». En effet, Maïsadour déclare « préparer l’avenir » et notamment prévenir une potentielle taxation à venir du fret routier.
Maïsadour déclare « préparer l’avenir » et notamment prévenir une potentielle taxation à venir du fret routier.
« Pour le moment, le ferroviaire n'est pas compétitif sur de courtes distances par rapport au camion », déplore Grégory Moulis. Mais à terme, Maïsadour pourrait utiliser le fret ferroviaire pour l’acheminement du maïs waxy jusqu’aux ports de Bayonne et Bordeaux, avant leur embarquement pour les amidonneries du Benelux. « Cet amidonnier italien n’est pas le seul avec qui nous discutons à propos d’un approvisionnement par train. Nos clients en Belgique et aux Pays-Bas pourraient également se montrer intéressés. Du maïs classique pourrait aussi être concerné » se réjouit Grégory Moulis.
« Cet amidonnier italien n’est pas le seul avec qui nous discutons à propos d’un approvisionnement par train. Nos clients en Belgique et en Hollande pourraient également se montrer intéressés. » Grégory Moulis, Maïsadour