Marché des engrais : la fièvre de l’azote
En début de cette nouvelle campagne, le prix de l’ammonitrate 33.5 démarre en flèche, à plus de 310 euros la tonne. Et il faut s’attendre à un renchérissement rapide de son cours, en raison de sa faible disponibilité. En effet, les grands producteurs nationaux servent d’autres marchés européens très demandeurs, provoquant une pression sur les prix. Ce contexte attise les importations d’ammonitrate de Pologne, Géorgie ou de Lituanie, qui risquent également de subir une hausse des cours. De son côté, l’urée est en train de flamber, répondant à l’appel des marchés émergents –comme le Brésil, l’Inde ou la Chine – où les cultures sont en plein essor, dopées par des besoins alimentaires croissants, ainsi que les agrocarburants. La fermeté de l’azote impacte également les ternaires. Le marché du DAP reste très actif, tout comme celui de la potasse, qui s’attend à de nouvelles hausses. En France, les distributeurs restent prudents, retenant leurs prises de position à l’écoute des agriculteurs. Touchés par la sécheresse, ceux-ci sont réticents à commander, sans connaître le réel manque à gagner qu’ils vont subir par la chute des rendements. Selon des chiffres encore provisoires, la campagne 2010/2011 aurait enregistré un recul de 4 % en unité d’azote, explicable par la suppression de l’apport de la fin de printemps qui aurait été vain en raison des conditions climatiques. En revanche, le phosphore et la potasse ont procédé à un rattrapage par rapport aux années précédentes.