Recherche variétale / Blé
L’UFS souhaite une hausse de la CVO à 70 cts
Afin de pallier le retard du niveau de financement de la création variétale française en blé tendre, François Desprez, président de l’Union française des semenciers, a exprimé le souhait de voir la CVO (cotisation volontaire obligatoire) passer de 55 cts/t à 70 cts/t, lors d’une table ronde organisée pour la seconde rencontre scientifique du Fonds de soutien à l’obtention végétale en blé tendre organisée à Paris le 13 janvier 2011. Depuis sa création en 2001, le FSOV a assuré la collecte de 10 M E pour la recherche variétale. Pendant cette journée, les semenciers ont mis en avant le décalage de financement de la recherche variétale entre le blé et le maïs.
Augmenter la CVO pour rétablir l’équilibre avec la recherche en maïs
«Les rendements du blé stagnent, voire baissent, en Europe alors que ceux du maïs continuent à augmenter voire à s’accélérer aux Etats-Unis» a rappelé Thierry Ronsin, directeur de recherche adjoint de Limagrain. Une situation que l’on peut expliquer par l’écart entre les moyens consacrés à la recherche selon les variétés notamment en blé (3,3 $/ha à l’échelle mondiale et 7,8 $/ha en France) et ceux mis en place pour la sélection en maïs (32 $/ha). Pour rétablir la balance, «il faut tendre vers une équité de financement de la recherche entre les semences certifiées et les semences de ferme» propose François Desprez, président de l’UFS. La revalorisation de la CVO a également été demandée par François Desprez qui a aussi évoqué un élargissement de la CVO à d’autres céréales comme l’orge.
Rester compétitif en blé
«Les défis sont nombreux mais les outils de sélection le sont aussi», estime Thierry Ronsin. Pour lui, l’UE est encore dans la course. «Le dynamisme de la recherche européenne a permis d’être à côté de la Chine pour les rendements, mais il faut évoluer en Europe comme on le voit ailleurs». Pour Rémi Haquin, président du Conseil de FranceAgriMer, il est important de conserver cette capacité de production de blé en France. «Cette année nous allons exporter plus de 31 Mt de céréales, soit près de 6,3 Md €. C’est une chance pour l’économie» a t-il déclaré.
L’OPG et la Confédération paysanne opposées à la CVO et à sa hausse
L’organisation des producteurs de grains (OPG) a protesté contre la requête du président de l’UFS de renchérir la CVO. «L’OPG s’oppose à cette proposition, qui une fois de plus, aura pour conséquence l’augmentation des charges des agriculteurs, au profit d’une filière dont l’objectif est de réduire l’usage des semences auto produites pour mieux les intégrer dans leur chaine de profit» explique un communiqué de l’OPG du 17 janvier. De son côté, la Confédération paysanne dénonce cette taxe qui « n’a de volontaire que la signature de l’accord par la FNSEA contre la volonté des paysans qui la paient ». « Toutes les semences de l’industrie sont issues de semences qu’elle a prélevées dans les champs, sans jamais rien payer aux paysans qui les ont sélectionnées et conservées » ajoute le communiqué du syndicat du 17 janvier. « Ce ne sont pas les semences fermières qu’il faut taxer mais les semences non reproductibles de l’industrie responsable de l’érosion de la biodiversité ».