Trafic portuaire
Lorient recherche la diversification à l’export
La place portuaire veut développer ses expéditions de grains, pour compenser la baisse de son activité d’importation de matières premières pour les fabricants d’aliments bretons.
Le Port de commerce de Lorient (Morbihan) est dans les starting-blocks pour charger son premier bateau de blé à la rentrée. Les coopératives bretonnes, qui ont pu visiter les nouvelles installations, sont partantes. Reste à trouver le bon moment pour ressortir des volumes de la récolte 2016/2017, la concurrence ukrainienne faisant rage actuellement. Mais Laurent Chéreau, directeur du Port de commerce de Lorient, est confiant : « Nous sommes prêts. Reste à faire nos preuves, à montrer que l’on existe. »
Une cadence au chargement de 500 t/h
« Le trafic agroalimentaire a baissé de 4 % en dix ans sur le Port de commerce de Lorient, explique le dirigeant. Depuis 2014, la profession agricole est en crise, notamment dans les filières d’élevage porcine et avicole. Dans ce contexte, la Bretagne, l’hinterland de la place portuaire lorientaise, est en passe de changer de modèle économique, évoluant vers une plus grande production de blé tendre et de maïs, au détriment de la fabrication d’aliments pour animaux. » D’où l’opportunité pour le Port de commerce de Lorient de devenir un port d’exportation de grains. L’idée a donc germé d’investir dans un outillage de transbordement de vrac agroalimentaire dans les cales de navire. Il consiste en un "décamionneur" qui permet de décharger des semi-remorques et bennes pour recharger directement des bateaux grâce à une "sauterelle de manutention" (également appelées bandes transporteuses). « L’équipement est dimensionné pour un trafic de 500 t/h, pour des navires entre 4 000 et 15 000 t. » La marchandise, qui pourra être acheminée par la route ou le fer, sera stockée dans le silo bord à quai.
Près de 170 000 t de stockage
Le Port de commerce de Lorient est en 14e position au palmarès des ports français avec un trafic global de 2,21 Mt en 2016 (-2,9 % sur un an), dont 41,2 % sont réalisés par les hydrocarbures, 34,2 % par les vracs agroalimentaires et 20,1 % par les sables marins. Il occupe la 6e place en termes de trafic de vracs agroalimentaires, avec plus de 757 000 t de flux l’année dernière (-14 % par rapport à 2015), dont 98 % à l’importation (cf. tableau).
Située au cœur de la première région d’élevage de France, la place portuaire est le partenaire privilégié des fabricants d’aliments pour animaux locaux. Elle est constituée de deux postes à quai disposant, entre autres, d’« un portique spécifique dont la cabine se situe en fond de cale ». La cadence totale de déchargement s’élève à 1 000 t/h. Le port dispose de 155 000 t de capacités d’entreposage sur la zone portuaire, en plus de son silo de transit de 10 000 t (15 cellules de 700 t et 8 cellules de 200 t) sur le quai et de 3 000 t de stockage (3 cellules de 1 000 t) sur la station rail-route. Cette dernière est composée de 2 postes de chargement Wagon et de 3 postes de chargement Camion.