L’OCDE pessimiste quant à la croissance économique mondiale
Une faible croissance économique planétaire est susceptible de peser sur la demande en produits agricoles et les investissements.
Une faible croissance économique planétaire est susceptible de peser sur la demande en produits agricoles et les investissements.
La santé actuelle de l’économie mondiale n’est guère reluisante, selon l’Organisation de coopération et de dévelopement économiques (OCDE). Et ce, pour deux raisons principales : les tensions commerciales, dont le paroxysme est les relations entre la Chine et les États-Unis, et une dégradation de la qualité de la dette privée des institutions non financières (soit l’ensemble des entreprises, à l’exception des banques). « Si la note de la qualité des dettes des entreprises baisse encore, il pourrait y avoir un choc systémique : les gestionnaires de fonds pourraient être incités à vendre leurs obligations, le crédit aux entreprises deviendrait beaucoup plus cher, voire deviendrait inaccessible », à l’image de ce qu’il s’est passé en 2008, alerte Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, le 20 mai à Paris. Ce dernier tempère ses propos, précisant qu’il ne s’agit pour le moment que d’un risque. Pour le limiter, le message de l’OCDE est simple : les tensions commerciales, freinant la croissance – attendue à seulement à 3,2 % en 2019, contre 3,5 % en 2018 –, doivent cesser.
La progression des échanges planétaires flanche
Une économie mondiale tournant au ralenti voit les échanges planétaires se réduire, notamment ceux de grains. On le constate, notamment avec la baisse des importations chinoises de soja. L’OCDE s’attend à une croissance planétaire des échanges mondiaux en volumes (biens et services) de seulement 2 % en 2019, puis 3 % en 2020, contre presque 4 % en 2018. Mais si les conflits commerciaux persistent, ces prévisions pourraient être revues à la baisse et pénaliseraient les investissements. « Un monde d’incertitudes pénalise les investissements, qui sont la semence de la croissance et de la production de demain », rappelle Angel Gurria. Autre donnée inquiétante : la dégradation des notations des obligations de sociétés non financières. D’après l’OCDE, un peu plus de 50 % d’entre elles obtiennent la notation BBB (la meilleure notation est AAA), contre 25 % en 2000 ! Pour résumer, les entreprises non financières sont de moins en moins solvables.