Frets mondiaux
Les prix explosent
TRANSPORT. Autre difficulté à laquelle les exportations européennes se sont heurtées, c’est le renchérissement des taux de frets maritimes. Comme l’indique le Conseil international des Céréales (CIC), les prix des frets vraquiers secs se sont consolidés dans tous les secteurs du marché. Ce fut le cas jusqu’à la fin de la campagne et notamment pour les plus gros vaisseaux, étayés par un accroissement des volumes traités, des cours à terme plus élevés, une contraction de la capacité en tonnage, une hausse des coûts d’exploitation et un dollar plus faible. Par exemple, en avril, les affrètements de céréales et de soja se sont accélérés après la levée du blocus de 30 jours organisé par les paysans argentins, ce qui a absorbé tout le tonnage disponible dans la région. L’Indice sec de la Baltique (BDI) a affiché ainsi une embellie de 931 points fin avril. L’Indice du fret céréalier du Conseil (IFC), qui exclut les navires Capesize, a gagné 321 points (+2,9 %). Les taux spot et à court terme dans le secteur Panamax sont restés très soutenus du fait de la précarité des disponibilités en tonnage. Un contrat sur 7 à 8 mois s'est récemment négocié à un taux supérieur de 77.000 $ par jour. Les taux céréaliers sur l’Atlantique en partance de l’Amé-rique du Sud se sont encore consolidés, une traversée depuis l’Argentine à destination de l’Extrême-Orient affichant une forte hausse aux alentours de 92.000 $ par jour. Parmi de récentes transactions figurait aussi un vaisseau au départ du Brésil à destination de l’Europe du Nord, à 95.000 $ par jour. Les voyages transatlantiques aller/retour approchaient 80.000 $ par jour. Dans le Pacifique, les taux ont rattrapé ceux de l’Atlantique du fait de la demande régulière de la Chine, de l’Indonésie et des Philippines. Un voyage aller-retour récent dans le Pacifique Nord a été signalé à un taux nettement plus haut de 64.000 $ (52.000 $) par jour, et une cargaison du Pacifique Nord sur le Pakistan était réservée à la mi-avril à 70.000 $ par jour. Les taux dans le secteur Capesize ont affiché une forte hausse du fait de la fermeté de la demande, avec des contrats d’un an qui oscillaient entre 112.000 $ et 140.000 $ par jour. La moyenne des quatre taux d’affrètements à la Bourse de la Baltique a progressé de plus de 26 %, à 142.734 $ par jour. Les taux Han-dysize étaient généralement plus fermes du fait d’un regain d’intérêt de l’Argentine et de la disparition de l’excédent de tonnage en position de chargement immédiat, ce qui a permis de soulager les pressions à la baisse sur les taux.
Le taux céréalier du Brésil sur l’UE (An-vers-Hambourg), après avoir fléchi à 81 $/t au milieu du mois, s’est redressé à 84 $/t (85 $). Un chargement de tournesol au départ de l’Afrique du Sud à destination de l’UE (Por-tugal) a été arrêté à un taux de 49$ par jour.