Les JTIC surmontent la grève
Avec une participation stable malgré le mouvement social, des conférences suivies et un forum emploi qui a bien fonctionné, les JTIC 2007 sont un succès
FIDELITE. Le mouvement social n’a pas découragé les professionnels des filières céréalières bien décidés à participer aux Journées techniques des industries céréalières (JTIC). Plus de 800 téméraires ont affronté la grève des transports les 18 et 19 octobre derniers. « Certains se sont levés à deux heures du matin pour être parmi nous », soulignait, lors de son discours d’ouverture, Jean-Marie Poncey, le président de l’association orchestrant l’événement, l’Aemic. Une organisation qui a d’ailleurs changé de dénomination et devient l’Association des anciens élèves des écoles des métiers des industries céréalières. Cette évolution, qui a été adoptée lors de son assemblée générale extraordinaire du 18 octobre, marque l’ouverture de son service placement à d’autres candidats que les anciens élèves de l’Ensmic. L’ambition des ces deux journées de conférences et de salons, « est de vous apporter des outils de réflexion, des pistes de formation et de vous aider à anticiper », assurait Jean-Marie Poncey. Avec des thèmes, ô combien d’actualité, comme le marché à terme et le développement durable, les JTIC semblent tenir leur engagement.
Le marché à terme, un outil à maîtriser
« Il y a un avant et un après 2007 », assurait Joseph Nicot président de l’ANMF et de la séance consacrée au marché à terme. Fermeté et surtout volatilité révolutionnent la gestion des achats de blé. Pour le représentant des meuniers, la pertinence de l’utilisation du marché à terme « ne se discute plus ». Et, après un sursaut de fréquentation en 2003 avec la sécheresse, le contrat blé, lancé en France en 1998, explose cette année. « Plus d’un million de contrats ont été traités en 2007, soit deux fois plus que le total de 2006 », explique Patrick Gentille, d’Euronext présentant le marché à terme européen et retraçant son histoire. « Euronext a cherché à accompagner et donner des réponses à l’évolution de la Pac ». De 1998 à 2003, le niveau du prix d’intervention ne justifiait pas le recours à ce type de produits de couverture des risques de prix qui étaient alors peu sollicités. Désormais, le marché est durablement orienté à la hausse et instable et « la volatilité est supérieure aux marges des opérateurs » résume Michel Portier, d’Agritel, chargé d’expliquer à l’assemblée comment utiliser ce marché virtuel. Un outil qui permet de « sécuriser ses marges » et de « vivre un peu plus sereinement ». La règle d’or ? Toujours doubler un engagement physique par un achat sur le marché à terme.
Sensibilisation au développement durable
Le jeudi après-midi, les chercheurs de l’Inra ont présenté les avancées de plusieurs travaux menés autour des céréales avant de se prêter au jeu des questions/réponses avec des opérateurs de la filière. Hubert Chiron (Inra de Nantes), remplaçant au pied levé sa collègue de Dijon Sylvie Issanchou, a exposé les résultats d’une étude sur la perception sensorielle de la qualité du pain. Le but est de pouvoir « augmenter les teneurs en fibres en maintenant son acceptabilité par le consommateur » (cf. encadré ci-dessous). Joël Abécassis, de l’Inra de Montpellier a fait le point, à la place de Xavier Rouau, sur le programme européen Healthgrain qui travaille à une meilleure exploitation des céréales, l’amélioration s’entendant en matière d’alimentation et de santé.
Le vendredi matin a été consacré à la qualité des blés de l’année et les caractéristiques de la campagne. Le Développement durable était à l’honneur pour clore ces deux journées avec une après-midi entièrement dédiée à cette notion des plus médiatisées en cette fin de Grenelle de l’Environnement. Pour traiter de ce vaste sujet, l’Aemic a convié divers intervenants venus partager leur vision ou leur expérience de la question. Si certains comme Melaâz Djallali, responsable Environnement East Balt France (le boulanger de Mc Donald’s), ou Philippe Viaux d’Arvalis-Institut du végétal, se sont prêtés au jeu en présentant d’intéressantes initiatives, d’autres se sont contentés de long discours nébuleux. Comme l’a rappelé Nicolas Blanc du Comité 21, « on dit souvent que le développement durable est une notion floue, alors que ça ne l’est pas . C’est un projet onusien et politique au sens noble du terme». Nous y reviendrons dans un prochain numéro.
Cette 58 e édition, chahutée par l’actualité, n’a pas fait pâle figure par rapport aux précédentes années. Le forum emploi qui, comme chaque année, favorise les rencontres entre recruteurs et chercheurs d’emplois a permis d’organiser une vingtaine de rendez-vous. « Il ya de très bonne pistes pour certains qui ont pu passer un entretien global suivi d’un entretien personnalisé », rapporte Catherine Matt.