Les courtiers de marchandises français face à leur destin
Réunis à Paris, ils ont réaffirmé leurs devoirs envers la nouvelle génération
AVENIR. Nous sommes à la veille du premier tour de l’élection présidentielle dans un superbe hôtel parisien. Nous sommes justement aussi non loin d’un palais très prisé en ce moment, celui de l’Élysée. Clin d’œil ou pas, les courtiers français de marchandises avaient choisi ce samedi 21 avril pour organiser leur assemblée générale annuelle, ce qui aurait pu laisser présager une “abstention” assez importante… Que nenni ! Ils étaient au contraire encore plus nombreux cette année, pour assister à la dernière assemblée présidée par Alain Gérard, qui avait “rempilé” pour une année supplémentaire en 2006.
Même si cette élection présidentielle française était dans tous les esprits, elle n’a pas entamé le moral et plombé la bonne ambiance de cette manifestation annuelle qui rassemble tous les adhérents de la Fédération française des syndicats de courtiers de marchandises (FFSCM).
Au sommaire de cette assemblée générale bien sûr, un bilan des actions entreprises par les courtiers français sous la présidence d’Alain Gérard, soutenu efficacement par Henri Petit pendant son mandat. Le président sortant de la FFSCM qui a également tenu à remercier Marc Piton « qui m’a appris le métier de président », Patrick Moniot et Victor Renard « pour leur efficacité et assistance aux présidents des Syndicats spécialisés et régionaux ». Alain Gérard, surnommé dans notre filière “Le roi du blé”, a noté notamment la progression de l’engagement des courtiers dans les instances interprofessionnelles, à la Chambre Arbitrale, au Syndicat de Paris —notamment pour la rédaction de l’addendum blé dur et l’actualisation des contrats Incograins— au Syndicat générale de la Bourse de Paris, à la création de la Bourse du Sud de la France, au soutien actif des autres bourses régionales ou encore à l’animation de l’Association Charte Qualité Maïs grand Sud-Ouest.
Mais le président de la FFSCM a surtout tourné son regard vers l’avenir de la profession vers « cette nouvelle génération envers laquelle nous avons des devoirs ». Il a continué sur cet axe pour affirmer que la Fédération devait relancer la formation des adhérents, revitaliser les clubs des jeunes courtiers « afin de les motiver pour intégrer les instances fédérales car l’avenir est là et nous avons un devoir de bien les recevoir car n’oublions pas que ce sont les enfants des babys-boomers, ceux-là mêmes qui ont bénéficié des 30 glorieuses, d’une société en plein croissance, d’un État providence (…) À nous de leur démontrer qu’ils peuvent compter sur nous ». Comme les courtiers sont plutôt du genre à lier leur discours à leurs actes, ils ont d’ailleurs décidé à l’unanimité de nommer à leur tête, un jeune courtier de 42 ans, Antoine de Gasquet, président la société de courtage parisienne Baillon Intercor. Une recrue de qualité pour des courtiers qui veulent donner à leur métier une image dynamique. Rien de tel qu’un rugbyman comme Antoine de Gasquet pour enclencher la marche avant…