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Conjoncture / productions animales
L’envolée du prix de l’aliment pénalise les entreprises avicoles

Depuis un an, l’aviculture française est fragilisée par l’envolée de ses coûts de production et une difficile revalorisation de ses prix de vente.

Voilà près d’un an que les filières volailles voient leurs coûts de production s’envoler, tirés à la fois par l’augmentation significative du transport mais aussi par le net redressement des prix de l’aliment. Selon les dernières données de l’Institut technique de l’aviculture (Itavi), l’indice du coût des matières premières entrant dans l’alimentation des volailles de chair a augmenté de 37 à 57 % entre avril 2010 et avril 2011, selon l’espèce considérée. Une envolée qui semble néanmoins ralentir depuis le printemps. Entre février et mars, ces mêmes indices sont restés stables à légèrement haussiers, alors qu’ils étaient en moyenne en hausse de 3,7 % entre janvier et février. En avril, ils repartaient même à la baisse (entre -1,4 et -2,2 %), un mouvement qui ne s’était pas vu depuis le dernier trimestre 2009 !
Il est possible que cette tendance à l’accalmie se confirme. Le dernier rapport du département américain à l’Agriculture (USDA) prévoit une hausse marquée des récoltes de blé et de maïs. Toutefois, bon nombre d’opérateurs estiment que ces prévisions sont très optimistes et qu’elles ne tiennent pas suffisamment compte de la sécheresse observée dans le nord de l’Union européenne et au Canada, ni des retards de semis américains en blé, maïs et soja. Ainsi, malgré une tendance au retour de l’offre, les prix de l’aliment pourraient rester élevés ces prochains mois.

Un manque à gagner chronique, malgré la mobilisation des entreprises
    Une envolée des prix de l’aliment n’est pas, en soi, pénalisante. Encore faut-il que les éleveurs puissent répercuter en totalité ces augmentations... Ce qui est loin d’être le cas en ce milieu d’année. Et pourtant, toutes les entreprises se sont mobilisées et ont réussi à redresser partiellement leurs tarifs, quel que soit le maillon de la filière considéré. Selon les dernières données Agreste, les cours moyens à la production de poulet et de dinde ont notamment augmenté de près de 14 % entre février 2010 et février 2011, pour s’installer respectivement à 1,03 et 1,17 euro/kg vif. Même en grande distribution, l’heure est à la fermeté. D’après le panel Kantar, les prix ont progressé de près de 3 % sur un an se terminant le 20 mars, comparé à la même période un an plus tôt.
    Si de telles hausses sont nécessaires, elles n’en demeurent pas moins insuffisantes pour donner de l’air à l’ensemble des opérateurs. Et les entreprises de l’amont, comme de l’abattage découpe, vont devoir redoubler d’efforts pour se refaire une santé, sous peine de voir leur trésorerie passer au rouge. Selon la Confédération française de l’aviculture (CFA), la signature le 3 mai dernier d’un accord de prise en compte des variations excessives des prix de l’alimentation animale, est une avancée significative qui doit se traduire par la réouverture des négociations.

Revaloriser sans pénaliser la consommation
    Pour la CFA, « il est indispensable que les entreprises de la distribution ne majorent pas ces hausses de leurs coefficients de marges », sous peine d’inciter le consommateur à se détourner de la volaille (cf Brève). Les entreprises avicoles craignent en effet que de nouvelles hausses des tarifs sur les étals ne viennent freiner les ventes. Et cela, même si les dernières augmentations ne semblent pas avoir refroidi le consommateur. Il faut dire que la volaille continue à jouir d’un bon capital sympathie auprès de nos concitoyens. D’après le panel Kantar, les achats des ménages en grande distribution sont en hausse de 4,3 % pour le poulet, de 5,2 % pour les élaborés et de 5,9 % pour la pintade. Pour la dinde et le canard, le dynamisme est moins net. Les volumes commercialisés ne progressent que de 1,7 et 0,7 % respectivement. Un redressement des tarifs par simples négociations semble donc plus compromis pour ces filières, pourtant déjà très fragiles.

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