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Prospective
Légère hausse de la production de céréales à l’horizon 2030 selon la Commission européenne  

La demande de l’alimentation humaine et de la nutrition animale européenne devrait soutenir la production de céréales, selon un rapport de Bruxelles. La sole d’oléagineux reculerait de son côté, mais le pois et le soja tireraient leur épingle du jeu. 

© FelixMittermeier (Pixabay)

La Commission européenne s’attend à une hausse modeste de la production de céréales entre 2019 et 2030, dans un rapport publié le 10 décembre 2019. Elle atteindrait 319,9 Mt, contre 312,1 Mt en 2019, et 308,9 Mt en 2020, du fait d’une légère progression des rendements. Rappelons toutefois que par le passé, la production européenne avait déjà dépassé les 320 Mt : en 2014, 326,6 Mt de grains avaient été récoltées. Il ne s’agirait donc pas d’un niveau exceptionnel. 

8,8 Mha de maïs attendus en 2030 

La sole de blé tendre devrait progresser de 0,8% sur les 10 prochaines années, à 23,8 Mha. La hausse des rendements, qui passeraient de 6,1 t/ha à 6,3 t/ha, permettraient d’augmenter la production de 6% à l’horizon 2030, à 149,3 Mt. En maïs, plus de 8,8 Mha sont attendus en 2030, soit une hausse de 2,4% par rapport à 2020. La production gagnerait également 6%,à 71,6 Mt, grâce à des rendements en hausse, passant de 7,6 t/ha à 8,1 t/ha. Les demandes croissantes des industriels (alimentation humaine) et des fabricants d’aliments seront à l’origine de la hausse de la production de maïs, explique le rapport. Elles passeraient respectivement de 15,8 Mt à 18,5 Mt et de 63,6 Mt à 67,7 Mt. En revanche, la sole d’orge reculerait de 4,8%, à 11,6 Mha sur la période. Celle de blé dur s’effriterait dans les mêmes proportions (-4,8%), à 2,4 Mha. La Commission européenne ajoute que si la hausse de la production de céréales sera réduite au niveau de l’UE, les raisons seront à chercher du côté de la zone mer Noire où la concurrence devrait se renforcer, notamment entre la Russie et l'Ukraine. 
 

Hausse attendue de la sole de pois de 42% entre 2020 et 2030 ! 

L’optimisme est de mise pour le pois et le soja, en raison là aussi de l'accroissement des consommations humaines et animales. Pour le premier, Bruxelles table sur une augmentation des surfaces de 42% entre 2020 et 2030, à 2,4 Mha. Pour le second, la sole au sein de l’Europe des 28 progresserait de 33% sur la période, à 1,3 Mha. 
 

4 Mt de viande porcine origine UE sur la Chine en 2022 ? 

Si la demande de la nutrition animale européenne pour le pois et le soja devrait augmenter dans les dix à venir, c’est entre autre du fait de la baisse du cheptel porcin en Chine, suite à l’épidémie de peste porcine africaine. Un élément qui devrait dynamiser pour un certain moment les exportations de viandes européennes. S’il est difficile de déterminer avec précision le renouvellement du troupeau chinois, Bruxelles s’attend à des exportations UE de viandes porcines sur la Chine à 4 Mt dans les années 2022-2023, contre 2,7 Mt seulement en 2018. A l’horizon 2030, elles s’élèveraient à 3,4 Mt environ. Ainsi, les fabricants d’aliments européens auront besoin de matières premières pour alimenter les animaux qui partiront vers la Chine. La Commission alerte toutefois sur le fait que la peste porcine africaine pourrait affecter la production européenne, et ainsi tendre d’autant plus le marché mondial de la viande de porc, et potentiellement modifier les bilans de céréales. Elle rappelle qu’une dizaine de pays européens ont déjà été touchés, et tout particulièrement la Roumanie et la Bulgarie. Des cas ont été détectés en Belgique l’an dernier, qui ont été rapidement maîtrisés. En Allemagne, la vigilance est de mise, avec un cas rapporté dans l’ouest de la Pologne mi-novembre. Les autorités allemandes sont sur le qui-vive : chasseurs de sangliers, secouristes, vétérinaires, laboratoires… se mobilisent pour empêcher la propagation éventuelle de la maladie, rapportait l’AFP le 11 décembre. 
 

Seulement 11,4 Mha de colza en 2030, selon Bruxelles 

Du côté des oléagineux, la sole de colza est attendue en repli de 6% entre 2020 et 2030, à 11,4 Mha. Ceci notamment en raison de la baisse de la production de biodiesel, qui passerait sous la barre des 8 Mt dans les dix prochaines années (un pic à 8 Mt voire un peu plus est attendu en 2022-2023), alors que la consommation humaine grimperait légèrement au-dessus des 8 Mt, contre un peu moins de 8 Mt en 2020. Toutefois, l’intérêt des fabricants d’aliments pour le tourteau de colza ainsi que l’intérêt agronomique de la plante comme tête de rotation devrait limiter la baisse de la production de l’UE, qui passerait de 18,5 Mt en 2020 à 17,9 Mt en 2030. 

 

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