Logistique
Le terminal de Sète opérationnel pour développer le débouché méditerranéen
Centre Grains inaugure à Sète ses installations portuaires agro-industrielles vouées à accompagner l’essor des expéditions de céréales et tourteaux.
Centre Grains, filiale de la coopérative Axéréal, doit inaugurer le 21 mai son terminal agro-industriel de Sète (34). À terme, « nous tablons sur un trafic total de 800.000 t à 1 Mt », explique son directeur, Hervé Cifaï. Il s’agit d’« un investissement stratégique pour renforcer notre capacité à développer nos exportations sur le bassin méditerranéen », commente Philippe de Raynal, directeur général d’Axéréal. Un outil « en totale complémentarité avec nos installations portuaires de Port La Nouvelle ». Celui-ci a été pensé et construit pour accompagner le développement des besoins logistiques de Granit, chargé du négoce international d’Axéréal, mais aussi de ses partenaires, Saipol, InVivo, Cérévia et Arterris. Le projet commun, auquel ont participé VNF, RFF et le Languedoc-Roussillon, a été initié en 2008. La partie oléagineuse tourne depuis juillet 2010. Et, les derniers aménagements ayant été bouclés fin mars, les exportations céréalières vont pouvoir débuter. D’une capacité de stockage de 50.000 t (dont 17.000 t à plat), Centre Grains ambitionne d’expédier 350.000 t de céréales par an.
Les exportations de blés estimées à 200.000 t pour 2012/2013
L’allongement de 250 mètres du quai et l’installation des portiques de déchargement (400 t/h) et de chargement (800 t/h) étant achevés, le terminal d’exportation céréalière devrait être opérationnel pour la nouvelle campagne. « Un premier bateau est programmé pour essai à la fin du mois », explique Hervé Cifaï. « Pour cette année de calages, 200.000 t de blé tendre, blé dur, voire même un peu de maïs, devraient être expédiées. » Le silo de la Méditerranée (12.000 t), propriété d’Axéréal sur le port historique de Sète depuis 2002, va lui être démoli.
L’association des activités de Granit et Saipol permet d’équilibrer les flux
Axéréal partage le site et ses outils logistiques avec Saipol, qui détient 33,34 % de Centre Grains. Son usine, construite en 1989, transforme 600.000 t/an de colza et tournesol en huiles, biodiesel (depuis 2006), glycérine et, bien entendu, en tourteaux. Ceux-ci sont orientés vers le marché intérieur, mais aussi l’export. Sète est même devenu « un véritable hub pour le marché méditerranéen des tourteaux », assure Alain Brinon, directeur général de Saipol. Un débouché croissant que l’industriel entend encore développer à destination de la péninsule ibérique et, plus largement, de l’ensemble du bassin. Le site multimodal peut charger des navires de 25.000 t pour l’exportation. Centre Grains devrait gérer 500.000 t, à l’import et à l’export, pour le compte de Saipol. Cette coopération entre Granit et l’usine de Diester permet, avec l’arrivée de céréales et le départ de tourteaux, d’équilibrer le trafic par voie fluviale entre Sète et l’axe Rhône/Saône. Les outils de manutention peuvent ainsi desservir chacune des installations. Le site de Centre Grains peut recevoir des cales de 1.200 t maximum. Mais les accords avec VNF prévoient la remise à gabarit de l’accès fluvial pour la réception, d’ici 2015, d’automoteurs de 2.500 t. Cela devrait permettre d’accompagner la massification du trafic.
L’investissement de 38,5 M€, dont 12 M€ financés par la région, représente une opportunité naturelle pour les expéditions de la coopérative Arterris, vendant en commun avec Sud Céréales. Cérévia, union de commercialisation de 6 groupes coopératifs de Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes, voit pour sa part en ce nouveau silo un outil complémentaire à ses installations de Fos-sur-Mer (13). Elle y charge environ 1,1 Mt de céréales pour approvisionner nos voisins du Sud-Est et du Maghreb. L’union optimisera ses expéditions en arbitrant ses choix entre les « deux pôles logistiques en fonction des bassins d’approvisionnement et des destinations à l’export – 50 % de son activité NDLR – à savoir le marché communautaire ou les pays tiers, essentiellement en blé de meunerie et orge de brasserie », explique son directeur, Robert Bilbot.