Le secteur des grandes cultures biologiques espère un rebond de la consommation en 2024-2025
La FNAB et La Coopération agricole s’attendent à une reprise de la demande en bio en 2024-2025, après la lourdeur des marchés en 2023-2024.
La FNAB et La Coopération agricole s’attendent à une reprise de la demande en bio en 2024-2025, après la lourdeur des marchés en 2023-2024.
Après une campagne difficile en 2023-2024, caractérisée par l’ampleur des déclassements vers le conventionnel, les différents acteurs du marché des grandes cultures biologiques espèrent une amélioration de la situation sur la campagne à venir : « Aux dires des distributeurs spécialisés, la consommation de produits bio semble repartir », prévoit Marianne Sanlaville, responsable Structuration des filières bio à La Coopération agricole. « Nous prévoyons un rebond de la croissance alimentaire en bio en 2025 », renchérit François Marchand, secrétaire Grandes cultures à la Fnab (Fédération nationale d’agriculture biologique).
« Nous prévoyons un rebond de la croissance alimentaire en bio en 2025 », indique François Marchand de la Fnab
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Un ralentissement de la baisse de la demande en alimentation animale
Du côté de l’alimentation animale, la demande est attendue stable à légèrement baissière : « L’élan des déconversions a été stoppé en productions animales. On s’oriente a minima vers une baisse moins forte que l’an passé de la demande en céréales biologiques pour l’alimentation animale, voire une stabilisation », précise Marianne Sanlaville. Le secteur de la volaille, qui représente la moitié des débouchés en alimentation animale biologique, est maintenant à l’équilibre, de même que celui du porc, toujours selon La Coopération agricole. « En meunerie, le marché devrait connaître un statu quo en 2024-2025 », selon Marianne Sanlaville.
« On s’oriente vers une baisse moins forte que l’an passé de la demande en céréales biologiques pour l’alimentation animale, voire une stabilisation », explique Marianne Sanlaville de La Coopération agricole
La Fnab espère un retour de l’intérêt des consommateurs pour le bio
Pour François Marchand, le recul de la consommation de produits bio est « certes un problème d’ordre économique, mais est aussi lié à un déficit de communication de la filière autour des externalités positives de l’agriculture biologique, sans compter le flou induit par la multiplication des labels qui embrouille le consommateur ».
Dans ce contexte, l’Agence Bio a lancé un plan de communication à hauteur de 18 millions d’euros étalés sur la période 2024-2026. Selon la Fnab, « chaque consommateur français devrait acheter 7,50 € de produits issus de l’agriculture biologique par an pour que le marché atteigne l’équilibre ».
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L’application des lois Egalim pourrait également relancer la demande en céréales bio
L’agriculteur plaide également pour une meilleure application des lois Egalim. « Les départements et les régions se saisissent des Egalim, avec notamment des initiatives lancées par certains préfets », se félicite François Marchand.
Les lois Egalim, qui préconisent 20 % de produits bio dans les cantines, ne sont pas encore pleinement appliquées, et leur observation progressive pourrait également soutenir la consommation en produits bio. À Strasbourg, Lyon et Paris, la volonté politique a été au rendez-vous, se réjouit François Marchand. « Il faut laisser le temps aux décideurs de s’approprier les objectifs de la loi, mais on devrait sortir de l’ornière assez vite », positive-t-il.
Le recul de la production de céréales bio en 2024 devrait assainir le marché
En 2024, comme pour les céréales conventionnelles, la moisson de céréales biologiques est attendue en recul. « Le problème des déclassements, que nous avons rencontré l’an dernier, devrait être moindre cette année avec la baisse de la collecte », anticipe Marianne Sanlaville.
« Le fort salissement des parcelles risque cependant de poser des problèmes au stockage cette année », relève François Marchand. « Un effort supplémentaire de nettoyage des grains devra être fourni au vu des conditions de récolte entre deux averses », alerte-t-il cependant.
La Fnab demande une augmentation des aides aux producteurs
Cependant, pour faire face aux problèmes de trésorerie engendrés par une année de prix bas et des volumes en recul en 2024-2025, la Fnab appelle à un renforcement des aides aux producteurs. « Le marché ne peut pas payer les externalités positives de l’agriculture biologique ; c’est à la collectivité de le faire. L’État et les régions doivent intervenir », martèle le producteur. Le danger est en effet la baisse des surfaces et les déconversions.
« Le marché ne peut pas payer les externalités positives de l’agriculture biologique ; c’est à la collectivité de le faire », affirme François Marchand de la Fnab