Le Négoce agricole prend le taureau par les cornes
Dans le dossier relatif à l’agrément des distributeurs, la FNA s’engage dans une démarche volontaire de certification des entreprises de distribution, conseil et préconisation des produits pharmaceutiques
LE CONGRÈS NATIONAL du Négoce agricole s’est déroulé le 30 novembre dernier à la Bourse de commerce de Paris. C’est sous le signe de la chimie verte et des biotechnologies industrielles que la Fédération du négoce agricole (FNA) a organisé sa grand-messe annuelle en son siège. Claude Roy, le coordonnateur interministériel pour la valorisation de la biomasse, a fait le point – politiquement parlant – sur le dossier des bioressources avec les dernières avancées relatives aux biocarburants ainsi que les prochains plans Biocombustibles et Bioproduits. Christophe Rupp-Dahlem, responsable Chimie végétal de l’amidonnier Roquette, a quant à lui présenté le programme de recherche BioHub®, qui a pour vocation de développer de nouvelles filières de produits chimiques issus de matières agricoles renouvelables comme les céréales. L’occasion pour le nouveau président de la FNA, Christophe Viger, de rappeler les perspectives que la biomasse ouvre aux agriculteurs, « des horizons auxquels nous n’osions croire il y a encore quelques années, et qui offrent des opportunités qu’il nous faut saisir ».
Le Fret SNCF et la coopération en ligne de mire
Dans son discours de clôture, Christophe Viger, qui présidait pour la première fois le Congrès national du Négoce agricole, n’a pas mâché ses mots, lançant des pics au Fret SNCF, dont « la situation est grave et désespérante », ou encore – à mots plus couverts – à la coopération sur le dossier de « la fiscalité locale, c’est-à-dire taxe professionnelle et foncier bâti », qui représente « 2 à 3 €/t » des « 8 €/t de marge brute moyenne de collecte », dégagée par un négociant privé.
L’agrément des distributeurs au cœur des préoccupations
Concernant la réforme de l’agrément des distributeurs, « la FNA a pris une décision statégique, qui engage notre avenir et constitue à n’en pas douter un tournant dans notre métier », indique le président. Le conseil d’administration de la Fédération du négoce agricole a en effet décidé d’engager une démarche volontaire de certification des entreprises de distribution, conseil et préconisation des produits phytopharmaceutiques. « Nous nous engageons dans une démarche de certification, auditable et certifiable par des organismes certificateurs, proposant aux pouvoirs publics de définir, le moment venu, les conditions de contrôle du second niveau », explique Chistophe Viger. De fait, après avoir travaillé pendant trois ans sur un référentiel métier au sein d’un groupe interprofessionnel aux « points de vue convergents » réunissant la FNA, la Ffcat, l’UIPP, l’APCA et la FNSEA, le négoce agricole ne peut plus attendre qu’une « fenêtre législative » ne s’ouvre alors que « la loi de 1992 est inefficace et insuffisante pour garantir le professionnalisme nécessaire à notre métier ». Et d’ajouter, « la distribution doit être constituée d’acteurs professionnels responsables qui veillent aux bonnes pratiques agricoles et contribuent à rendre visibles les modes de production pour promouvoir les agriculteurs et leurs produits ».
L’objectif est « partagé » par les coopératives agricoles, alors que l’UIPP « appuie » la démarche des négociants. Le ministère de l’Agriculture a, de son côté, fait part « d’un accueil très positif sur cette initiative ». D’ailleurs, Christophe Viger a tenu à remercier Joël Mathurin, le directeur de la Qualité et de la Protection des végétaux, qui « est venu tout spécialement pour témoigner, par sa présence, de l’appui du ministère ». Et au président de la FNA de conclure : « Nous sommes maintenant mobilisés pour réussir. »