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Le Foll défend la régulation devant les professionnels du commerce des grains à la Bourse du Nouvel An
« Si on laisse la spéculation créer un décrochage trop grand entre le physique et les marchés à terme, on prend un risque important avec des conséquences politiques et géopolitiques énormes », a commenté le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, lors de son intervention devant les professionnels du commerce des grains. Le représentant de l’État a répondu favorablement à l’invitation du Syndicat général de la bourse de commerce de Paris (SGBCP) à participer à la Bourse du Nouvel An et de l’Exécution, qui s’est tenue le 23 janvier et a réuni près de 600 personnes sous la coupole de la rue de Viarmes. « Un lieu où, il y a 650 ans, se traitaient déjà des échanges (…) » de grains, a souligné le président du syndicat, Baudouin Delforge, remerciant le ministre pour sa présence « dans le temple des céréales ». Et l’endroit l’est encore, à la faveur notamment des équipes du ministre qui ont intercédé en ce sens auprès de la CCI de Paris. « La France reste le premier producteur européen de céréales. Il ne paraissait pas acceptable qu’on ait plus de bourse à Paris, qui reste une référence au niveau européen », a commenté Stéphane Le Foll.
« Les grands bouleversements de l’histoire de l’agriculture, et de l’histoire en général, sont liés aux marchés des matières premières et à la volatilité. La révolution française comme les évènements dans les pays arabes sont liés à une hausse des prix », a commenté Stéphane Le Foll, défendant l’existence des marchés à terme lors de sa visite à la Bourse du Nouvel An et de l’Exécution à Paris. « Les évènements de 2008 montrent qu’il faut être plus vigilants sur la manière d’encadrer les marchés », a-t-il estimé. « Même si les dérives les plus importantes n’ont pas eu lieu sur les marchés agricoles, il faut que l’on soit plus strict », a insisté le ministre, qui soutient donc les travaux de Michel Barnier. Et d’ajouter : « On ne doit pas faire courir de risque aux filières et aux populations. »
Préparer le redressement
Le président du SGBCP, Baudouin Delforge, a témoigné auprès du ministre des difficultés rencontrées dans le secteur pour cette campagne : « Si les producteurs de matières premières s’en sortent pas mal, pour la filière, y compris les exportateurs, il y a des problèmes de marges du fait de la concurrence internationale très sévère. » Enumérant les outils développés par le gouvernement (banque publique d’investissement, Cice et contrat de génération), Stéphane Le Foll a invité les professionnels à « préparer la sortie de crise ». Il faut « favoriser les investissements dans l’agriculture et l’agroalimentaire pour permettre le rebond au moment venu (…) On doit se donner les moyens d’être présents sur les marchés européen, mondial mais aussi sur notre marché. En 2030, on comptera 71 millions d’habitants en France. Il faut anticiper ce potentiel démographique. »