Les élèves ingénieurs prennent la plume…
Le défi des sélectionneurs de blé face à la menace climatique
FACE A LA MENACE du réchauffement climatique, la difficulté augmente pour les chercheurs qui doivent ajouter l’évolution des conditions météorologiques aux facteurs limitant les rendements céréaliers. A court terme, la sélection et l’amélioration variétales suffisent à limiter les effets du réchauffement climatique mais sur le long terme, une stratégie d’échappement se met en place. L’idée est de développer un blé que l’on pourra récolter avant l’arrivée des fortes températures qui font baisser les rendements.
Une mobilisation internationale
Au vu de la stagnation des rendements, les chercheurs de l’Inra se demandent si ce résultat est dû au fait qu’ils soient arrivés au au terme des possibilités de recherche ou s’ils peuvent tout mettre sur le compte du réchauffement climatique. Cela fait plusieurs années maintenant que, dans différents pays, des travaux sur le sujet ont été mis en place. Mais c’est seulement depuis peu qu’ils sont mis en commun à travers des programmes internationaux pour une réflexion plus poussée qui profiterait à tous. Un exemple : le FACCE-JPI. Ce programme européen, encore en cours de création, propose une modélisation des impacts du changement climatique sur les récoltes afin d’analyser la façon dont les cultures réagissent et d’offrir des solutions ciblées pour une plus grande efficacité.
Aujourd’hui, la recherche mise sur l’adaptation des céréales à ces nouvelles conditions climatiques qui s’imposent progressivement. Notons que les variétés de blé réagissent différemment aux conditions climatiques. Ainsi, les blés australiens et mexicains se développent à des températures bien plus élevées qu’en Europe actuellement.
Adapter le blé par la sélection
A chaque génération, les sélectionneurs recherchent les plantes présentant des caractéristiques intéressantes, en tenant compte de la résistance aux maladies, de la qualité technologique des farines mais aussi et surtout du rendement.
A long terme, de nombreux programmes de recherche misent sur deux méthodes pour contrer les effets du réchauffement climatique et assurer un rendement stable au cours des années à venir. La première méthode consiste à jouer sur le rythme de développement du blé. C'est ce que l’on appelle la stratégie d’échappement. Le but est de créer des variétés de blés précoces. Ainsi, la floraison a lieu avant la venue des fortes températures. La seconde méthode repose sur la création de variétés tolérantes aux fortes températures. Il s’agira de sélectionner les variétés résistantes à la sécheresse et à la canicule.
Les nouvelles variétés vendues par les semenciers aux agriculteurs sont plus chères. Cependant, un bon rendement est assuré et finalement, l’impact sur le prix du blé est relativement faible puisque le coût de la semence ne représente que 15 à 20 % du prix.