Marché
Le conseil international des céréales détend les perspectives en blé et maïs
Les perspectives mondiales des céréales pour 2011/2012 se sont quelque peu détendues au cours des deux derniers mois tandis que les estimations de récolte de blé et de maïs étaient révisées à la hausse, notamment en Chine. A un record de 1.830 Mt, le total de la production fait 14 Mt de plus qu’avant et dépasse de 80 Mt le résultat de l’an dernier. Toutefois, des incertitudes subsistent quant à la taille des récoltes décisives de maïs qui sont encore à moissonner en Amérique du Sud et en Afrique australe. Une longue vague de temps sec et très chaud a sapé les perspectives de rendement en Argentine et au Brésil, réduisant aussi les prévisions d’exportations. Le chiffre supérieur avancé pour la production mondiale est en partie compensé par un accroissement des estimations d’utilisation, notamment dans l’alimentation animale et les secteurs industriels, hausse qui hisse les prévisions de consommation mondiale à 1.831 Mt, soit un niveau plus ou moins égal à la production. Si le total des stocks de report est donc relevé par rapport aux prévisions antérieures et ne marque plus qu’un petit retrait par rapport au chiffre de l’an dernier, les stocks demeurent historiquement bas. En outre, les stocks cumulés de fin de campagne pour les principaux pays exportateurs, s’ils sont eux aussi revus à la hausse, à 130 Mt, restent inférieurs au total déjà très bas de l’an dernier (137 Mt). Les stocks de blé vont augmenter mais ceux de maïs et d’orge devraient diminuer. Un essor significatif des échanges est attendu en 2011/2012, à 253 Mt, dopés par des achats de blé quasi record, notamment de qualité moyenne et inférieure, et par une hausse des achats d’orge.
Récolte de blé 2011 à la hause à 690 Mt
Les estimations de production mondiale de blé en 2011 sont majorées de 7 Mt par rapport au rapport de novembre pour atteindre un record de 690 Mt. L’essentiel de la hausse traduit des résultats meilleurs que prévus dans l’hémisphère Sud, surtout en Argentine et en Australie, mais on formule aussi des hausses notables pour la Chine et le Kazakhstan. Environ la moitié de l’augmentation du chiffre mondial de l’offre est absorbée par une utilisation plus forte dans l’alimentation animale, car les prix compétitifs par rapport au maïs continuent d’attirer une demande supplémentaire. Toutefois, les stocks mondiaux à la fin de 2011/2012 sont révisés à la hausse et sont désormais estimés atteindre 204 Mt, tout juste inférieurs au record de 206 Mt enregistré en 1999/2000. Les stocks des principaux exportateurs devraient sensiblement augmenter au Kazakhstan et en Ukraine, mais ceux de l’UE et des Etats-Unis devraient rester plus ou moins inchangés. Une bonne partie de la hausse des stocks cette année interviendra en Chine et elle sera donc pour l’essentiel inaccessible au marché mondial. Placés à 135,4 Mt, les échanges mondiaux sont désormais estimés ne faire que 1,4 Mt de moins que le record de 2008/2009, favorisés par la forte demande pour des blés de qualité moyenne et inférieure.
Record en maïs avec 861 Mt pour 2011/2012
Malgré une récolte américaine plus modeste et une détérioration des perspectives en Amérique du Sud, le total de la production de maïs en 2011/2012 devrait augmenter de 4 %, à un record de 861 Mt. Les moissons rentrées par la Chine et l’Ukraine ont été particulièrement importantes et, bien que les prévisions aient été abaissées ce mois-ci, l’Argentine et le Brésil devraient tout de même produire des récoltes record.
Impulsée par une hausse de l’utilisation dans l’alimentation animale supérieure à la normale, la demande mondiale devrait augmenter de près de 3 %, semblable à la croissance de l’an dernier, mais moins que la moyenne récente. Du fait d’une demande stationnaire pour la fabrication d’éthanol, l’utilisation industrielle mondiale devrait croître moins rapidement que ces dernières années. Les stocks de clôture mondiaux sont estimés à leur plus bas niveau en cinq ans, la hausse de 2 Mt enregistrée ce mois-ci traduisant les augmentations formulées pour les Etats-Unis et la Chine. Les stocks américains resteront très tendus, en repli de plus d’un quart par rapport à leur niveau d’ouverture. La fermeté de la demande devrait maintenir les échanges mondiaux à un niveau proche des 93 Mt de l’an dernier.
