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Agriculture biologique
Le bio pour tous plus équitable, selon l'Agence Bio

Selon le dernier rapport du Fibl (1) et de l’Ifoam (2) présenté lors du Séminaire international de l’Agence bio (3), le 18 juin à Paris, la filière bio mondiale poursuit sa croissance, mais toujours avec des disparités.
 

© Agence Bio - Isabelle Marandel

Le bio dépasse largement nos frontières, et celles de l’Europe. « Mais les surfaces bio, les producteurs et le marché sont très inégalement répartis sur la planète », résume Michel Reynaud, vice-président de l’organisme de certification français Écocert et membre du conseil d’administration d’Ifoam Europe.

Sur les 70 millions d’hectares de cultures bio dans le monde fin 2017 – soit un bond de 20 % par rapport à l’année précédente – les deux tiers sont consacrées aux prairies (+27 %). Au total, 4,5 millions d’hectares (+0,6 %) sont implantées en céréales, dont le riz et 1,2 million d’hectares en graines oléagineuses. Le nombre de producteurs continue à grimper : plus de 5 % en 2017, soit 2,9 millions de paysans, situés pour 84 % en Asie, Afrique et Amérique du Sud. Sur ses 21 millions d’hectares en bio, l’Europe cultive 2,5 millions d’hectares en céréales et 2,5 millions d’hectares en fourrages verts.

Un marché de 100 milliards d’euros

« Estimé à 90 milliards d’euros en 2017, le marché mondial du bio serait en passe d’atteindre les 100 milliards d’euros », annonce Michel Reynaud. Réparti pour sa majorité entre l’Amérique du Nord et l’Europe, il reflète un déséquilibre des zones de production et de consommation. Seule l’Union européenne, notamment la France, se développe de façon équilibrée. « Les surfaces et la production hexagonales augmentent, et ce, grâce aux aides publiques à la conversion, ce qui n’existe pas aux États-Unis par exemple », précise Michel Reynaud. L’Europe compte 400 000 agriculteurs bio (contre 18 000 fermes certifiées aux États-Unis), 2,8 millions d’hectares et un marché évalué à 44 millions d’euros (en 2017). D’où l’envol des importations, et des cas de fraudes. « L’Union européenne, grâce à son système Trace et la réforme du régime des importations dans la nouvelle réglementation bio, tient à sécuriser encore davantage ses importations », rassure Michel Reynaud, et ce, tout en favorisant aussi le commerce équitable et les petits producteurs.

Lors de son allocution en fin du séminaire, Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a rappelé la nécessité de tisser des liens avec les autres pays pour harmoniser le développement de la filière bio : « La vague se lève partout, c’est irréversible ». Et de conclure : « Nous voulons une filière bio abordable pour tous, mais toujours exigeante. »

 

 

(1) Fibl : Institut de recherche de l’agriculture biologique.

(2) Ifoam : International Federation of Organic Agriculture Movements.

(3) Compte tenu de l’ampleur de la collecte des données mondiales, les chiffres présentés en 2019 sont de 2017.

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