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Gestion de l’eau
L’agriculture serait trop gourmande en eau selon la Commission européenne

Alors que les épisodes de sécheresse devraient se multiplier dans toute l’UE, Bruxelles s’intéresse de prêt à la gestion des réserves hydriques

Dans un “livre vert” sur la sécheresse et les pénuries d’eau publié, la Commission de Bruxelles s’alarme du gaspillage de cette ressource pourtant en voie de raréfaction dans la Communauté. Le rythme des sécheresses devrait s’accélérer du fait du réchauffement climatique. Une gestion plus parcimonieuse s’impose donc, insiste-t-elle, en particulier dans le secteur agricole.

Le manque d’eau n’est plus limité aux pays méditerranéens

Les épisodes de sécheresse ne sont plus cantonnés à leurs bastions traditionnels que sont les pays méditerranéens. L’ensemble de l’Union européenne est désormais concerné, prévient la Commission de Bruxelles dans son “livre vert” sur les sécheresses et les pénuries d’eau. Le manque d’eau s’est déjà fait ressentir au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Belgique ou encore au Danemark.

L’Europe “gaspille” entre 20 et 40 % de ses ressources, déplore Bruxelles. L’agriculture est largement pointée du doigt par le commissaire européen à l’environnement, Stavros Dimas.

Les exploitations absorbent, à elles seules, plus des deux tiers des volumes, loin devant le secteur énergétique (20 %) et les ménages (12 %). Les prix attractifs accordés aux agriculteurs par la plupart des pays européens favorisent les « mauvaises gestions de l’eau », constate la Commission. Le principe du « consommateur payeur » doit donc s’appliquer sans exception.

« Les prix doivent refléter la rareté de l’eau »

« Tout en ne pénalisant pas les particuliers qui doivent bénéficier de tarifs abordables, ajoute un responsable européen, les tarifs doivent être revus à la hausse ». Ils doivent « refléter la rareté de l’eau », ajoute-t-il. D’ores et déjà, la législation communautaire exige des états membres de l’Union européenne qu’ils mettent en place une politique tarifaire « adéquate », souligne-t-il. Si ce n’est pas le cas, au plus tard en 2010, l’exécutif européen ne cache pas son intention de poursuivre les récalcitrants devant la Cour de justice de Luxembourg et de réclamer de lourdes sanctions. Le commissaire grec entend aussi peser pour que les prélèvements directs dans les nappes phréatiques et les cours d’eau trop peu contrôlés à son goût soient mieux suivis par les pouvoirs publics. Les systèmes de comptage doivent être généralisés afin de mieux évaluer les quantités d’eau prélevées directement dans la nature.

La suppression des aides aux cultures les plus dépendantes de l’irrigation est à l’étude

Par ailleurs, Stavros Dimas compte sur la prochaine réforme de la politique agricole commune pour que les subventions accordées aux cultures les plus dépendantes de l’irrigation dans des régions qui manquent d’eau soient supprimées. Il plaide en faveur de la généralisation de la conditionnalité des aides aux agriculteurs. L’ensemble de ces idées sera débattu dans les prochains mois par les ministres européens à Bruxelles, la présidence portugaise de l’UE ayant fait de l’eau l’une de ses priorités. La Commission espère qu’au terme de ces discussions, des premières mesures seront prises dès la fin 2008.

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