Marché mondial du blé
La Russie pourrait encore exporter 9Mt de blé sur 2018/2019 et en produire 80Mt cette année
Le directeur de SovEcon a remis en question les estimations du ministère de l'Agriculture russe et même des plus optimistes observateurs lors du Paris Grain Day, le 1er février à Paris.
Le directeur de SovEcon a remis en question les estimations du ministère de l'Agriculture russe et même des plus optimistes observateurs lors du Paris Grain Day, le 1er février à Paris.
La Russie exportera « 9 Mt dans les 5 mois à venir », estime Andrey Sizov, directeur de SovEcon, intervenant lors du Paris Garin Day le 1er février. Un volume qui porterait ainsi les exportations totales de blé russe à 35,6Mt sur la campagne actuelle. La cadence d'embarquement est moins élevée en cette seconde moitié de campagne, passant sous les 2 Mt embarquées par mois (1,6 Mt en janvier selon SovEcon). Des chargements qui devraient toutefois se poursuivre sur ces niveaux jusqu'au mois de juin selon l'expert russe. Les réserves du pays ont certes nettement reculé mais « ce n'est pas catastrophique », estime-t-il le pays disposant « de réserves pour la consommation domestique suffisantes », sans oublier la présence du Kazakhstan voisin. Par ailleurs, le spécialiste du marché russe note les rumeurs de ban ont un mauvais impact sur le marché, faisant état de prix intérieurs records. « L'ingérence est probable mais négative pour la filière car nous sommes compétitifs. Si le gouvernement intervient, il y aura un impact négatif sur la production de blé », a prévenu Andrey Sizov.
Pour 2019, Andrey Sizov parie sur une production de blé de 80 Mt ! Un chiffre nettement supérieur à la dernière prévision du ministère de l'Agriculture russe de 67 Mt, et encore au-delà des attentes des producteurs nationaux réunis au sein de l'Union céréalière (jugées plus sérieuses par les opérateurs) qui prévoit une moisson comprise entre 75 et 76 Mt. Pour parvenir à ce niveau de production, le dirigeant de SovEcon table sur une surface plantée en blé de 18,2 Mha, rappelant en début d'exposé que la réalité de « la sole plantée en blé ne sera connue qu'en juillet prochain ».