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Conjoncture / productions animales
A la rentrée, les offres en bovin ne seront pas suffisantes pour répondre à la forte demande

Après la nette hausse des abattages de gros bovins lors de la sécheresse printanière, l’heure est maintenant à un début de pénurie sur l’ensemble du marché européen.

LES ABATTAGES de gros bovins ont atteint des records au mois de mai, dépassant ainsi pour les vaches de 18 % leurs niveaux de mai 2010. En cause, l’épisode de sécheresse précoce, qui a eu des conséquences importantes sur la production de fourrage, mais a aussi semé la panique dans les esprits des agriculteurs. Dès le retour de la pluie, le marché s’est détendu et les apports se sont régulés. Mais la décapitalisation des allaitantes entamée l’an passé et les abattages anticipés des vaches laitières auront des conséquences à long terme...
Depuis le début de l’année, les cours des gros bovins se situent à des niveaux relativement élevés par rapport aux dernières années. En cause, un sensible manque d’offre partout en Europe mais aussi une bonne tenue de la demande européenne et mondiale. Si pendant l’épisode de sécheresse les prix ont baissé (pour les vaches R3, de plus de 4 % entre mi-mai et début juin), ils ont aujourd’hui largement regagné leurs niveaux d’avril. Car même si en plein été les besoins des abattoirs sont restreints, l’offre est si réduite sur le marché qu’elle ne suffit pas à les satisfaire. D’une part, de nombreux animaux ont été abattus au printemps et, de l’autre, la conjoncture laitière encore très dynamique incite les éleveurs à retarder leurs réformes, afin d’optimiser leur potentiel de production.

L’engraissement reprend confiance
    Devant cette meilleure configuration des prix de la viande, le marché du maigre reprend lui aussi des couleurs. Normalement, début août, les marchés sont désertés. Aujourd’hui pourtant, les engraisseurs cherchant de bons animaux sont légion. Les prairies ont reverdi, et les ateliers se remplissent pour préparer un second semestre qui pourrait bien s’avérer très positif. Le marché des broutards n’échappe pas non plus à ce regain inédit en plein été. Les mises en place augmentent dans l’ouest de la France, les acheteurs recherchant des animaux lourds, qu’ils pourront engraisser assez rapidement pour rattraper le retard pris à cause de la sécheresse printanière.
    A court terme, seuls les exportateurs vont pâtir de ce regain du commerce. Car nos partenaires italiens et espagnols, en plein marasme économique, commencent, au vu des prix pratiqués, à se montrer frileux dans leurs achats. Mais la marchandise qui ne part pas à l’export devrait pouvoir sans problème se réorienter vers notre marché intérieur. Les prix risquent de rester élevés tout le long du deuxième semestre, au regard des chiffres issus de la BDNI. D’après l’Institut de l’élevage, les effectifs de femelles de race à viande au 1er juin étaient fortement inférieurs à leurs niveaux de l’an passé (-4 % pour la catégorie des 6-12 mois, -10,6 % pour les 24-36 mois). La tendance est assez similaire, quoique moins prononcée en femelles laitières et en mâles de toutes catégories.

L’abattage découpe pris en étau
    Les abattoirs aujourd’hui sont donc obligés de mettre le prix pour récupérer des animaux. Mais en plein été, il leur est difficile de répercuter ces hausses sur les grandes surfaces. Et leurs intérêts divergent : les GMS souhaitaient mettre en place des promotions et des mises en avant au 2e semestre pour dynamiser une consommation plutôt morose au début de l’année. En effet, d’après Kantar Worldpanel, les achats des ménages sur les 6 premiers mois de 2011 étaient inférieurs de 3,6 % en volume à ceux de la même période de 2010. Les négociations tarifaires vont donc être très tendues avant la rentrée... La situation financière des entreprises de l’abattage-découpe risque donc de pâtir fortement de cette nouvelle donne : des prix d’achat élevés mais, en face, une consommation en berne et de plus en plus sensible aux promotions. Les opérateurs vont donc devoir adapter leur stratégie et leurs produits sous peine de voir les consommateurs se tourner vers le porc et la volaille...

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